En République Démocratique du Congo, durant plus de deux décennies de massacres, la violence a été utilisée comme arme de guerre sur les femmes de la société civile. Laurence Fischer, une karatéka française spécialisée en combat dans la catégorie des +60 kg accompagne les femmes traumatisées suite à des violences à travers son association Fight for Dignity. Une association qui permet à ces femmes par le biais du sport, de se reconstruire et de retrouver une confiance en elles.
En RDC, elle s’investit auprès des femmes battues ou violentées, ce combat, elle le mène grâce au karaté et à son association. L’idée de départ, selon Fischer, c’est de permettre à ces femmes de se réapproprier leur corps et de travailler sur les souffrances psychologiques qu’elles ont pu endurer. De voir la source de souffrance comme un moyen de résilience, en mettant le corps en mouvement, en valorisant les femmes dans leurs pratiques, en leur faisant prendre conscience de ce qu’elles sont et de ce qu’elles arrivent à faire.
Dans la spécificité du karaté, c’est donner un coup-de-poing, faire un cri, faire sortir l’émotion différemment. Le karaté permet des échanges entre les femmes. La réappropriation du corps passe par le fait de le reconnecter au mental : ‘’ « L’idée, c’est qu’elles se réapproprient leur corps. Le corps a été une source de souffrance donc il faut qu’elles le voient sous un angle différent. Parfois, il peut y avoir du déni ou un rejet de ce corps », confie-t-elle.
Une pratique que les femmes congolaises aiment, car c’est aussi un moment où elles oublient le traumatisme. Elles sont moins en colère et elles arrivent à identifier la colère. Elles sont sereines. Et pour avoir survécu ce qu’elles ont vécu, elles sont les vraies championnes.
Aujourd’hui, Laurence Fischer a lancé une campagne de financement participatif pour l’accompagnement de ces femmes afin de former des formatrices, de les rémunérer et d’accompagner en RDC les survivantes qui vont partir enseigner à Kivu, à Bukavu ou à Goma. L’association a besoin de soutien pour mener à bien son combat‘’Ce que nous mettons en place doit être accessible à davantage de personnes, car ça fonctionne, mais pour cela, nous avons besoin de moyens.’’, ajoute-t-elle.
Diplômée de l’École supérieure des sciences économiques et commerciales, la fondatrice de l’association Fight for Dignity a remporté trois championnats du monde de karaté : deux en individuel et un par équipe.
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