Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » ne disposera plus de la protection permanente des Casques bleus de l’ONU. L’information a été rapportée par le journal français La Croix. Le gynécologue qui a tant fait pour la reconstruction des femmes violées ne disposera désormais de protection qu’à l’occasion de ses déplacements.
Ce défaut de protection permanente met ipso facto, la vie du docteur en très grand danger. Mais au-delà de sa vie, Denis Mukwege craint également pour celle de ses collègues et de ses patientes de l’hôpital de Pandzi, où ces dernières sont accueillies.
Une situation qui ne se justifie pas et laisse le gynécologue dans l’incompréhension la plus totale. Et pour cause, comme il le dit lui-même « On ne m’a donné aucune explication. », rajoutant, « Notre action gêne: nous soignons les victimes de la violence et de la barbarie dans le Kivu. Elles nous parlent, nomment leurs bourreaux (…) On risque sa vie quand on soigne dans le Kivu ».
Les raisons de penser que l’on pourrait attenter à sa vie sont réelles et légitimes. En effet, il faut ici dire que le docteur Mukwege a toujours fait l’objet de menaces et autres mesures visant à attenter à sa vie. Dans le Kivu, le viol étant une arme de guerre, pour les groupes barbares qui y sévissent, son action dérange. De plus, il y a quelques semaines tout juste, la protection assurée par l’ONU a été retirée à son collègue Gildo Byamungu. L’inévitable ne s’est pas fait attendre, le 14 avril dernier, quelques jours après ce retrait, le médecin a été retrouvé assassiné à son domicile.
La situation ne peut donc rester, en l’état actuel des choses, sinon, il nous apparaît évident que le drame se produira. Il serait triste et sonnerait comme un très mauvais message de voir un homme ayant dévoué sa vie au service d’une cause hautement noble, perdre sa vie dans de telles conditions. Les autorités devraient, passez nous l’expression, se bouger le derrière.
NegroNews
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