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Angleterre : Harcelé par des moqueries racistes, un gamin de huit ans confie avoir tenté de se blanchir la peau

Un écolier anglais dont le père a fui l’Ouganda pendant le régime dictatorial d’Idi Amin a révélé que l’intimidation raciste l’avait poussé à tenter de rendre sa peau plus claire. Finley Sullivan, huit ans, affirme avoir été qualifié à plusieurs reprises de « nègre » dans son l’école située à Cornwall (Royaume-Uni). Il dit qu’il a délibérément passé des jours sans hydrater sa peau afin qu’elle paraisse « plus croustillante et plus légère », ainsi que de la gratter pour la rendre blanche.

Son père a fui l’Ouganda pendant le régime d’Amin, pour se réfugier au Rwanda voisin, où il a réussi à éviter le génocide de 1994, alors que sa mère était originaire de Dover, dans le comté anglais du Kent.

Finley est né à Kettering, dans le Northamptonshire, mais a déménagé à Cornwall avec sa mère et son père. Il a confié à un blogueur local : « Les gens m’appellent « nègre » et me conseillent de retourner en Afrique, là d’où je suis. La première fois que cela s’est passé, j’étais en première année. Un enfant m’a appelé « africain stupide » et m’a frappé ».

« Parfois, je me sens triste et en colère. J’ai arrêté de m’hydrater pour que ma peau devienne sèche et poussiéreuse et que je paraisse plus claire à l’école. J’ai aussi tracé des lignes blanches dans ma peau pour essayer de paraître plus blanc. Les gens me regardent et me touchent les cheveux sans rien demander. Cela me rend juste triste et en colère ».

Dévastée, sa mère Colleen, affirme que les violences ne se produisent pas uniquement dans la cour de récréation. Elle affirme avoir été confrontée à des bruits de singe. « Il semble que le Brexit ait fourni à chacun une excuse pour faire ressortir son pire aspect. Nous voulons partir, mais mon mari a un commerce ici, donc ce n’est pas si facile », explique-t-elle.

« Nous avons déposé une plainte contre garçon de 13 ans qui le harcelait. Je suis allé voir sa mère et lui ai dit que j’allais à la police et elle a dit qu’elle était heureuse parce qu’il est hors de contrôle. J’en ai marre que les gens n’évoluent pas. C’est comme revenir en arrière le temps », déplore la mère de Finley.

« Il y a très peu de diversité raciale ici, donc c’est comme si vous deviez vous cacher et aller de l’avant. Nous espérons que les autres victimes d’abus raciaux se lèveront et se rendront compte qu’ils ne sont pas seuls », ajoute-t-elle.

Malgré les années d’abus, Finley a récemment commencé à apprendre le ukulélé (sorte de guitare traditionnelle hawaïenne) dans l’espoir de pouvoir organiser un jour un festival de musique faisant la promotion de la diversité raciale dans les Cornouailles. Il a dit : « J’aime être métis. C’est quand les gens sont racistes que je n’aime pas ça, ça me donne l’impression de ne pas m’intégrer ».

Stéphane BAI

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