En octobre, le groupe audiovisuel français lancera sur le continent une chaîne consacrée aux contenus africains. Son objectif : se rapprocher de son audience locale.
Depuis deux ans, Canal Plus ne cesse de le répéter : le développement des marchés africains est une priorité. Le passage en 2012 de ses bouquets CanalSat sur un nouveau satellite dont la diffusion est plus large en Afrique centrale et l’adoption de nouveaux tarifs d’abonnement, avec une formule de départ à 5 000 F CFA (environ 10 dollars), lui ont permis de faire gonfler son audience. Aujourd’hui, le groupe français totalise 1,1 million d’abonnés contre 350 000 il y a trois ans et se prépare à franchir une nouvelle étape en lançant en octobre une chaîne dénommée A+ entièrement dédiée aux contenus africains.
Pour son démarrage, sa grille devrait comprendre environ 40 % de programmes produits en Afrique francophone, autant provenant d’Afrique anglophone ou lusophone, le reste étant acheté hors du continent, par exemple aux États-Unis ou en Angleterre. Mélange de fictions et de télé-réalité, cette télévision sera inclue dans le bouquet de base de CanalSat et émettra 24 heures sur 24 sur deux fuseaux horaires, l’un pour l’Afrique de l’Ouest, l’autre pour l’Afrique centrale.
A+ diffusera notamment des séries à succès comme « Ma famille » ou « Docteur Boris », des longs métrages, mais également des programmes inédits produits au Sénégal (« Tundu Wundu »), en Centrafrique (« Aimé malgré lui ») ou au Gabon (« Pango & Wally »). En 2015, la chaîne espère aussi créer l’événement avec un série angolaise « Windeck » et la suite de « Ma famille », baptisée « Ma grande famille », qui agrandira le clan avec des comédiens venus de toute l’Afrique.
Attentes locales
« Ces dernières années, Canal + a porté de plus en plus d’intérêt aux productions locales. C’est une approche très intéressante pour le secteur car elle va permettre aux fictions africaines de passer un cap au niveau qualitatif « , estime le producteur franco-camerounais Jean-Hubert Nankame, également consultant pour A+. Pour David Mignot, patron de Canal + Afrique, ce projet permettra surtout à son groupe de se rapprocher de son public en misant sur la proximité.
« Cette attente n’est pas toujours clairement exprimée, mais les gens veulent de plus en plus voir des programmes qui se déroulent dans des environnements qui leur sont familiers », constate Jean-Hubert Nankam. Ces dernières années, la filiale de Vivendi avait déjà avancé sur cette voie en produisant des émissions dédiées au continent comme le talk show + d’Afrique et plus récemment le magazine économique « Réussite ».
A+ offrira également une nouvelle fenêtre de diffusion pour les programmes déjà diffusés sur la chaîne Canal +. Ce sera par exemple le cas de la série à succès sud africaine « Wild ».
Afin d’être en prise direct avec le continent, les équipes d’A+ ont été en partie installées à Abidjan. C’est Damiano Malchiodi, auparavant directeur des programmes d’une autre chaîne thématique du groupe, qui en prendra la tête. Il sera secondé par le producteur d’origine congolaise Michel Mutombo-Cartier, chargé du divertissement. Au-delà des films et des séries, ce sont les programmes de télé-réalités qui pourraient faire la notoriété de la chaîne. Quasiment absente de ce créneau en Europe, Canal + entend en effet en faire une des marques de fabrique d’A+.
Outre les habituels concours de talents, en partenariat avec la maison de disques Universal, et de cuisine, la grille comportera aussi une émission de relooking. Cette dernière est d’ailleurs actuellement en tournage dans quatre pays. Si le groupe français ne donne aucun chiffre concernant le budget d’A+, il viserait un retour sur investissement d’ici 3 à 4 ans.
La réussite de la chaîne a d’autant plus d’importance que son lancement précède d’une année le passage à la télévision numérique sur le continent prévu fin 2015 et par le même effet l’arrivée d’une nouvelle concurrence pour les chaînes satellitaires.
Source : economie.jeuneafrique.com
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J’espère que l’on va parler un peu de la République Démocratique du Congo. De Kinshasa où il y a 10 000 à 20 000 Shégués ( enfants de la rue) entre autre…..