Après avoir été membre de la fédération de l’Afrique-occidentale française (A-OF) depuis 1904 et avoir obtenu une autonomie administrative relative en 1956, la Guinée rejette la proposition d’entrer au sein de la Communauté française et proclame son indépendance le 2 octobre 1958. C’est le premier pays d’Afrique sub-saharienne à avoir exigé son indépendance face au colonisateur français.
Au mois d’août 1958, De Gaulle entreprend une tournée dans les colonies afin de présenter son projet et de s’assurer de l’adhésion des leaders locaux. Les sources différent sur l’accueil qui est fait au dirigeant, on parle tantôt d’un enthousiasme général, tantôt d’une ambiance plutôt hostile. Le 25 août, De Gaulle arrive en Guinée, avant-dernière étape de sa tournée. D’après Lansine Kaba (La Guinée dit « Non » à De Gaulle, Paris, Chaka, 1989), il semble que le dirigeant ait reçu tous les honneurs dus à son rang, s’en trouvant même assez flatté…jusqu’à ce que son hôte, Sékou Touré, qui est alors président du conseil de gouvernement de la colonie, lui déclare fièrement que les guinéens préféreront “vivre dans la pauvreté libre plutôt que riche dans l’esclavage !”.
En effet, pour Sékou Touré, la Communauté telle que la définie De Gaulle n’est pas acceptable. Il réclame la création d’un pouvoir exécutif communautaire réel auquel les Etats africains participeraient au même titre que la France. Fervent défenseur de l’unité africaine et convaincu que les Etats africains ne pourront s’émanciper isolés les uns des autres, il demande aussi que les structures communautaires coloniales telles que l’AOF (Afrique Occidentale Française) soient maintenues. Frustré, De Gaulle rejoint Paris où il confie à son entourage qu’“on ne pourra rien tirer de cet homme là!”
Lors du référendum du 28 septembre 1958, les Guinéens sont les seuls à refuser, et ce dans une proportion de 95 % (1 136 324 oui, contre 56 981 non), de joindre la Communauté française.
L’indépendance est proclamée le 2 octobre, entraînant une rupture des liens administratifs et financiers entre la Guinée et la France qui retire ses cadres et ses crédits.
Au cours des années qui suivent, la Guinée, un territoire riche en ressources naturelles, se rapproche du Mali et du Ghana avec qui elle forme l’Union des États africains.
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