[CULTURE] L’ORDRE NYAHBINGHI

À l’origine, Nyahbinghi était un culte et une société secrète Centre-Africaine, active au Congo et au Kenya principalement, de la fin du XIXème siècle dédiée à une princesse qui lui a donné son nom, qui signifiait « celle qui détient entre ses mains » ; tout ce que l’on sait d’elle est qu’elle était rwandaise ou ougandaise, et qu’elle serait morte mi-XIXème en se rebellant contre l’esclavage et la colonisation. Le culte était par nature violent et secret car quiconque se revendiquait Nyahbinghi était tué sans sommation, ceux-ci étant farouchement opposés aux occidentaux et menant des actes terroristes à l’encontre des colons. L’organisation avait pour particularité d’être dirigé par des femmes, appelées « Bagirwas » qui jouaient le rôle de prêtresses. Elles enseignaient la mythologie des « Erwandas », héros ayant payés de leur vie leur lutte contre l’oppression occidentale.

Le culte disparaît vers 1928-1930, entre la prise du titre de Négus par Hailé Sélassié et son couronnement définitif. En Septembre 1935, juste avant l’invasion par les italiens de l’Abyssinie, un article du Jamaica Times annonce que Hailé Sélassié serait à la tête d’une armée secrète visant à éradiquer l’homme blanc d’Afrique ; ces guerriers le vénérant comme le sauveur du peuple noir sont identifiés comme étant les Nyahbinghi, une société secrète dont Hailé Sélassier aurait été élu secrètement chef en 1929 (date à laquelle les Nyahbinghis disparaissent dans la nature) et dont le nom signifierait « mort à l’oppresseur blanc (et à ses alliés noirs) ». Le mouvement Rastafari est alors encore jeune, et cet article fait l’effet d’une bombe. Les Rastas s’identifient immédiatement aux Nyahbinghi ; le but de l’article était d’ailleurs surement de discréditer les Rastas, d’effrayer les Occidentaux quant à la puissance d’Hailé Sélassié et au passage de justifier l’invasion mussolinienne et la persécution des Rastafariens et autres africanistes.
En mars 1958, le premier Groundation (rassemblement) est organisé à Kingston ; il s’agissait d’un rassemblement rastafari organisé par Emmanuel réclamant le rapatriement vers l’Afrique, ainsi que l’édification de l’ordre religieux. Lors de ce premier rassemblement, Prince Emmanuel a essayé d’unifier tous les rastas en se proclamant la réincarnation du Christ Noir mais uniquement un certain nombre le suivirent, créant les Bobos Ashantis (du nom d’une autre tribu guerrière africaine) ; les autres se séparent en diverses « mansions » (maisons), dont les Douze Tribus D’Israël et l’ordre Nyahbinghi. Le Mouvement Nyabinghi est l’un des piliers du Mouvement rastafari. Le culte est entièrement voué à Hailé Sélassié qui est l’incarnation de Dieu sur Terre (Jah). Leur objectif premier est le rapatriement en Afrique pour tous les noirs de la diaspora. Ils sont très attachés à l’histoire du peuple africain et à sa compréhension. Il n’y a pas de fondateur ou de chef de l’ordre Nyahbinghi, contrairement aux Bobos Ashantis ; les anciens (‘elders’) sont cependant particulièrement respectés.
Lors des groundations tous les frères et sœurs se réunissent et lisent la Bible, jouant la trinité des tambours Nyabinghi, c’est-à-dire le Bass/Pope Smasher qui se contente d’imiter le battement du cœur ou le tonnerre, le Funde qui accompagne et le Keite/Repeater, le soliste, entourés des chants rasta et de la fumée de ganja, dite herbe sacrée.
De nos jours, ces rassemblements sont appelés Nyabinghi (ou parfois en Iyaric « Iyahbinghi »). Leur but est de communiquer un message à travers le monde, visant à la libération de tous les humains esclaves de Babylone. Les tambours Nyabinghi jouent nuit et jour lors des cérémonies qui peuvent durer de quelques heures à parfois plusieurs jours. Quand les joueurs se fatiguent, d’autres prennent leur place.

vidéo relative :

 

source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nyahbinghi_(ordre)

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