Un arbitre aux antécédents racistes a été filmé ce jeudi 20 décembre, lors d’une compétition de lutte, en train de contraindre un lycéen noir du New Jersey de se couper les dreadlocks si ce dernier ne voulait pas être déclaré forfait.
En un peu plus de vingt-quatre heures, l’image a traversé des millions d’écrans de téléphones portables, d’ordinateurs et de télévisions : Andrew Johnson, lutteur de l’école secondaire Buena (dans le New Jersey), vêtu d’un maillot jaune, la tête légèrement inclinée alors qu’un entraîneur sportif lui coupe ses dreadlocks avec des ciseaux.
La vidéo désormais virale montre le jeune Johnson, dont les mèches ont été rasées par un entraîneur sportif alors qu’il se tient debout à quelques centimètres de l’aire de jeu. Johnson, visiblement contrarié, a battu son adversaire d’Oakcrest, mais a dû être consolé par ses coéquipiers une fois qu’il a quitté le tapis.
Un arbitre au passé raciste
Selon le site d’informations locales du New Jersey, NJ.com, l’arbitre, qui est clairement visible dans la vidéo, a été identifié dans divers messages sur les médias sociaux et par la rédaction de NJ Advance Media comme étant Alan Maloney, qui a utilisé une insulte raciale lors d’un rassemblement social d’officiels en mars 2016.
La vidéo a suscité l’indignation de nombreuses personnes aux États-Unis. Beaucoup, dans cet état américain, se sont demandés pourquoi la seule option proposée au lycéen Johnson était de se couper les cheveux au lieu de poursuivre la partie avec un cache-cœur sur ses dreadlocks, ce que font la plupart des lutteurs aux cheveux longs.
Le site NJ.com qui suit cette affaire de près fait remarquer qu’aucune personne de l’école et de l’association sportive interscolaire du New Jersey State, également responsable des compétitions de lutte, n’a répondu à ses appels téléphoniques.
Une humiliation et des questions
Dans un article publié ce dimanche sur le média en ligne, le journaliste Matthew Stanmyre qui y fait état des possibles effets de ce fait divers, s’interroge : « Comment en est-on arrivé à ce point ? Quel rôle Maloney a-t-il joué dans cet incident ? Et l’arbitre suivait-il simplement les règles nationales en matière de lutte concernant la longueur et la couverture des cheveux en imposant un choix aussi draconien à Johnson ? »
Alors que la saison de lutte de lycée dans le New Jersey commençait à fondre samedi avec des tournois à travers l’état, les entraîneurs, les lutteurs et les arbitres avaient des opinions mitigées sur cet incident.
« Ce qui s’est passé à Buena est comme une dague au cœur du sport », a déclaré Dan George, l’entraîneur de Long Branch, un des plus respectés de l’Etat. « Il semble que certaines autorités ne comprennent pas à quel point, il est difficile de remplir quatorze classes de poids ou faire venir vingt-cinq enfants à la lutte. Cela ne peut certainement pas aider ce sport », s’est-il offusqué avant de poursuivre : « Je n’ai jamais rien rencontré de raciste en tant que lutteur ou entraîneur, mais cela ne fait que nourrir l’idée qu’il y a discrimination ».
Quant à la façon dont l’arbitre Maloney a géré cette situation, un vétéran de l’arbitrage de lutte du New Jersey qui a voulu garder l’anonymat en raison de la nature délicate de cette affaire a déclaré samedi : « Bien sûr, elle aurait pu être traitée d’une manière différente. Cela aurait dû être abordé lors de la réunion d’avant-match que les officiels ont avec les deux équipes et non au milieu d’un match ».
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