Un demi-milliard d’Africains ont désormais leur portable. Et ce marché pourrait encore croître de 20% d’ici 2016. Orange est aux premières loges pour en profiter, suivi par Maroc Télécom, filiale de Vivendi.
D’après une étude de PricewaterhouseCoopers publiée le 19 septembre, l’Afrique compte désormais 500 millions d’abonnés mobile. Et ce chiffre pourrait atteindre 600 millions dès 2016. Dans certains pays le mobile s’est imposé de manière impressionnante : au Botswana, le taux d’abonnement atteint 135% et en Afrique du sud, 110%.
D’où l’intérêt croissant des opérateurs français pour ce marché. Pour le moment Orange tient la corde. Le premier opérateur français est présent dans dix-sept pays contre quatre pour l’autre groupe français présent sur ce continent, Vivendi via sa filiale Maroc Telecom.
Un marché de 90 milliard d’euros
Si les abonnés sont nombreux, la manne reste aujourd’hui modeste. D’après PwC, les revenus générés par les télécoms s’élèvent tout juste au-dessus des 90 milliards d’euros, contre 300 milliards pour l’Union européenne et 350 en Asie. Mais le montant total cumulé des investissements en téléphonie fixe et mobile devrait bondir de 79 milliards en 2008 à 146 milliards d’ici 2015, afin de « soutenir et améliorer les performances des réseaux », encore très faibles, surtout dans le fixe.
Dans la téléphonie mobile, le défi est différent. « Si les services de téléphonie fixe se caractérisent par une réglementation stricte et par un nombre restreint d’acteurs, les marchés de la téléphonie mobile sont bien plus ouverts et concurrentiels, avec une pluralité d’acteurs », souligne PwC. Le Ghana compte ainsi cinq opérateurs titulaires d’une licence mobile : Airtel, Tigo, Vodafone Ghana, Expresso et Glo Mobile.
Principal enjeu, le paiement mobile
Les opérateurs français font donc face à une multitude de concurrents. Ce qui n’empêche pas Stéphane Richard d’avoir fait de la conquête du marché africain l’un des piliers de sa stratégie pour Orange. L’opérateur historique français est déjà présent, notamment, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Egypte, à Madagascar, au Mali et au Sénégal. Et il a lancé Orange Money pour surfer sur l’une des plus grandes sources de croissance des télécoms africains : « les paiements mobiles transforment radicalement les modes d’interactions entre les entreprises et les particuliers et leur banque » note PwC.
Maroc Telecom, quant à lui, est présent, outre le royaume chérifien, au Burkina Faso (Onatel), en Mauritanie (Mauritel) et au Gabon (Gabon Telecom/Libertis). Mais l’avenir de cette société est suspendu aux réflexions stratégiques de Vivendi.
Source : challenges.fr
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