Haïti va réformer ses lois sur l’adoption pour la première fois depuis 40 ans, dans une volonté de mettre fin aux pratiques qui ont permis le trafic d’enfants et la négligence dans les orphelinats.
La réforme proposée vise à conformer Haïti aux lois internationales sur la protection des enfants destinés à l’adoption par des étrangers, explique Arielle Jeanty Villedrouin, directrice générale de l’agence des services sociaux du gouvernement haïtien.
Le projet de loi a été déposé devant le Sénat et attend son approbation par les deux chambres du Parlement.
La proposition prévoit notamment d’exiger que les deux parents biologiques de l’enfant consentent à l’adoption. Elle établit aussi le bureau de Mme Villedrouin en tant qu’« autorité centrale » pour superviser les adoptions à l’étranger et interdit les adoptions non autorisées par le gouvernement.
« Un parent qui veut adopter un enfant ne peut pas seulement aller sur un site Internet et dire « c’est cet enfant-là que je veux ». Les enfants ne sont pas des marchandises ni des voitures », a déclaré Mme Villedrouin lors d’une entrevue avec l’Associated Press.
Les autres réformes visent à faire en sorte que les enfants adoptés soient accueillis dans des familles stables. Les couples adoptants devront être mariés depuis au moins cinq ans et l’un des époux devra être âgé de plus de 30 ans. Les personnes seules qui veulent adopter un enfant devront être âgées d’au moins 35 ans.
Les adoptions ne seront autorisées que lorsque toutes les autres formes de soutien à l’enfant auront été épuisées.
Ann Linnarsson, une spécialiste de la protection des enfants en Haïti qui travaille avec l’UNICEF, a salué les changements proposés.
« Cela signifie que l’enfant qui est adopté a vraiment besoin d’une nouvelle famille et assure que son dossier a été examiné attentivement, explique-t-elle. Les parents adoptants sauront que leur enfant n’a pas été volé ou victime d’un trafic. »
Il y aurait environ 50 000 enfants dans les orphelinats haïtiens actuellement. Certains parents confient leurs enfants aux orphelinats parce qu’ils n’ont pas les moyens de s’en occuper.
L’UNICEF a récemment estimé qu’au moins 2000 enfants haïtiens avaient été victimes de trafic vers la République dominicaine en 2009.
Source : radio-canada.ca
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