La Cour d’assises d’Abidjan a acquitté mardi 28 mars l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo. Elle était jugée depuis près de dix mois pour crime contre l’humanité lors de la crise post-électorale 2010-2011.
Le procureur général du tribunal d’Abidjan avait requis une peine d’emprisonnement à vie à l’encontre de Simone Gbagbo, y voyant un acte pour sceller « la réconciliation nationale » après une meurtrière crise post-électorale.
« Messieurs les jurés, il vous est demandé par l’acte que vous allez poser d’aider la Côte d’Ivoire à tourner une page de son histoire, de sa propre histoire et de lui donner les moyens d’aller à la réconciliation nécessaire », avait déclaré le procureur Aly Yéo, dès l’ouverture de son réquisitoire qui a duré une heure. Pour lui, « la réconciliation passe avant tout par la justice. Car sans justice la réconciliation n’est qu’illusion ».
« Soyez au rendez-vous de l’histoire », avait martelé le procureur, appelant les jurés à déclarer « Mme Gbagbo coupable de crime contre l’humanité et de crime de guerre » et à la « condamner à l’emprisonnement à vie ».
Simone Gbagbo, dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre, était une nouvelle fois absente mardi pour dénoncer un procès qu’elle juge inéquitable. Cependant, coup de théâtre, ce mardi 28 mars 2017 où la Cour d’assises d’Abidjan a acquitté l’ex-première dame de Côte d’Ivoire de crime contre l’humanité.
« Le jury à la majorité déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu’elle soit remise immédiatement en liberté si elle n’est retenue pour d’autres causes » a déclaré le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d’assises.
Pour autant, Simone Gbagbo ne sera pas remise en liberté, puisqu’elle purge déjà une peine de 20 ans de prison pour «atteinte à la sûreté de l’Etat» prononcée en 2015. Les parties ont désormais «60 jours pour introduire un pourvoi contre cette décision», a souligné le juge, à l’issue de six heures de délibéré des six jurés.
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