QUE SIGNIFIE « KWASSA KWASSA » ?

À l’origine de la polémique suscitée par le chef de l’État français, il y a une expression, un nom, un terme qui peut paraître anodin, mais qui pourtant ne l’est pas. Rassurez-vous, « Kwassa kwassa » dont il s’agit ici, n’est pas cette référence faite à cette danse à succès de « l’empire Bakumba » que le défunt chanteur congolais Pepe Kalle a su mettre en valeur. Loin de là. Le « Kwassa kwassa » est le nom comorien des petits canots de pêche rapides de 7 m, à fond plat et nantis de deux moteurs qui tanguent énormément. On parle aussi de « drame des kwassa » pour parler des personnes qui périssent chaque année en tentant de se rendre sur l’île de Mayotte dont la traversée de 70 km dans un bras de mer réputé pour être mortel.

Aux Comores, depuis l’instauration du « visa Balladur » en 1993, Mayotte est difficile d’accès pour les habitants des trois îles du pays. C’est donc clandestinement, en traversant à bord de petits bateaux de pêche, les kwassa-kwassas, souvent surchargés (environ 30-40 personnes dans un même Kwassa), que se fait la traversée des Comoriens. Une traversée dont le coût peut atteindre 1 000 euros. Impossible de compter les morts en 20 ans, au moins 12 000 d’après les autorités comoriennes. Sur l’île d’Anjouan, la commune de Domoni est connue pour être un point de départ de kwassa-kwassas.

Vendredi dernier, lors d’une visite au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) atlantique situé à Étel dans le Morbihan, une phrase d’ Emmanuel Macron, dans une séquence captée par les équipes de l’émission « Quotidien », déclenche une vive polémique sur les médias sociaux : « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ».

Le député socialiste de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg en tant que président du groupe d’amitié France-Union des Comores de l’Assemblée nationale « invite Emmanuel Macron à régler les problèmes locaux plutôt qu’à en rire ». Finalement, l’équipe de communication de l’Élysée reconnaît « une plaisanterie pas très heureuse sur un sujet grave », « complètement regrettable et malvenue ». Pendant la campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait en effet évoqué les kwassa-kwassa. En déplacement à Mayotte fin mars, il avait déclaré : « Marine Le Pen a promis qu’il n’y aurait plus d’immigration légale ou illégale, plus de passeurs. Ce qui est impossible, c’est un mensonge éhonté. Qui peut vous promettre qu’il n’y aura pas demain des kwassa-kwassa? Personne ! ».
NegroNews

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