Un des collèges de la prestigieuse université britannique de Cambridge va rendre au Nigeria la statue d’un coq en bronze dérobée pendant la période coloniale, après une enquête de ses étudiants et professeurs. Selon des chercheurs, 90% de l’art africain se trouverait sur le continent européen. Il s’agit d’une action sans précédent qui annonce un nouvel élan dans le dossier de rapatriement des trésors africains par les anciennes colonies.
« Il ne fait aucun doute que la statue a été pillée lors d’une expédition punitive à la Cour du Bénin, en 1897, et donnée au Collège en 1905 par le père d’un étudiant », révèle le Jesus College dans un communiqué. En 2016, le coq royal avait fait l’objet d’une controverse à la suite d’une protestation d’étudiants qui exigeaient qu’il ne soit plus exposé au public, car elle présentait fièrement le passé colonial de l’université.
Mandatés par l’Élysée, l’économiste sénégalais Felwine Sarr et l’historienne française Bénédicte Savoy ont recommandé, dans un rapport sur les musés français, la restitution des œuvres prises sans des Africains. Depuis lors, des pays tels que la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la République démocratique du Congo ont officiellement demandé le retour de leurs objets.
La France et l’Allemagne se sont engagées à restituer des objets. La Grande-Bretagne n’a toujours pas donné d’engagement. Il y a quelques semaines, Paris a symboliquement remis au Sénégal une épée appartenant au savant islamique du XIXe siècle, Omar Saidou Tall, qui avait mené une lutte anticoloniale contre les Français.
La statue de coq sera l’un des premiers bronzes du royaume de Benin à être restitué au Nigeria par une grande institution britannique depuis l’expédition punitive de 1897. Pour l’instant, aucune date et aucun détail sur les conditions de retour n’ont été explicités.
Awa TRAORÉ
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