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PRÉSIDENTIELLE SÉNÉGALAISE : IDRISSA SECK LE LEADER DE ‘’REWMI’’

L’élection du 24 février pourrait être la dernière présidentielle à laquelle il se présente comme candidat. Fort de son expérience en politique et de sa maîtrise de l’art oratoire, Idrissa Seck joue son va-tout dans un scrutin à tout le moins indécis. L’ancien premier ministre dispose d’énormes atouts qui pourraient le placer sur une des marches du podium. Face au « demi-frère », pourrait-il rééditer le coup de 2007 où il était arrivé deuxième derrière le père adoptif ? Toujours dans la logique de mieux présenter les candidats, cet article passe en revu les forces et faiblesses du candidat de la coalition « Idy 2019 ».

De tous les candidats qui participent à ces joutes, Idrissa Seck est le principal challenger de Macky Sall eu égard à son image et sa trajectoire. Le leader du parti REWMI sait se jouer de ses adversaires du pouvoir et réussit souvent à les tourner en dérision à force de déconstruire leurs méthodes. En allant à ses élections, il mettra en avant son image de stratège réputé et de politicien adulé, respecté, et parfois craint. Puisqu’il joue sa dernière carte, le candidat de « Idy 2019 » devra déployer tout son génie pour espérer une consécration.

S’il se veut être futur président, Idrissa doit étudier tous les schémas à même de lui conférer une oreille bienveillante de la part des votants. Cette faculté s’appelle chez les uns « stratégie » et, chez les rompus à la tâche comme Idy, elle est connue sous le vocable « expérience ». En vérité, Idrissa Seck passe aujourd’hui pour l’artiste en matière électorale et cela lui a réussi dans les deux rendez-vous auxquels il a participé.

En 2007, il arrive 2ème devant des dinosaures avec un score de 17% et en 2012 il obtient 8% avec un rang « honorable » de 5ème. Honorable parce que ce que beaucoup ne prennent pas en compte en relatant la baisse du score du président de REWMI, c’est que ces 8% ne représentent ni plus ni moins que le vote de la base acquise d’Idrissa Seck. Pour ainsi dire, Idy avait été accrédité de ce pourcentage parce que tout simplement il avait refusé de battre campagne pour concentrer toutes ses forces à la Place de l’Obélisque contre la candidature de Wade.

Aujourd’hui, on assiste à une toute autre histoire pour celui qui se dit être l’héritier de Maitre Abdoulaye Wade. Le candidat Idrissa Seck peut mettre à profit son expérience acquise pendant les élections passées. En 2000, il apparaissait comme le principal artisan de la victoire de Wade dont il fut le directeur de campagne. Si l’on y ajoute les deux échéances manquées en 2007 et 2012, on peut s’attendre à ce qu’il sache revoir sa copie pour une meilleure note. Il lui faut une personne qui a de l’allure pour vendre aux Sénégalais son programme chiffré intitulé « 1-3-15-45 ».

Malgré l’entreprise de diabolisation à laquelle il a dû faire face sous Wade, et qui a laissé des séquelles difficilement cicatrisables, Idrissa Seck fait partie des politiciens les plus constants de la sphère politique. Sa trajectoire et son indéfectible attachement à ses convictions le démontrent à suffisance. C’est dans cette constance qu’il faut d’ailleurs trouver l’explication à son comportement lors de la dernière présidentielle. Son refus de battre campagne en 2012 s’expliquait par le fait que lui et les autres candidats de l’opposition, dont Macky Sall, étaient convenus que personne ne devrait faire campagne si le président Wade ne retire pas sa candidature. Par la suite, toute la bande s’était dédite sauf Idrissa Seck et le leader de FSD/BJ, Cheikh Bamba Dieye.

De même, après avoir participé à l’élection de Macky Sall lors du second tour de 2012, Idrissa a résisté aux tentations des postes et au confort du pouvoir. Le soutien sans condition apporté au nouveau président n’avait pas pu prédéfinir sa conduite à tenir lorsque celui-ci serait en exercice. Ainsi, pour garder sa liberté de ton, il avait préféré avoir le chef de l’Etat à l’œil plutôt que de le rejoindre dans le partage du pouvoir comme ses acolytes.

Cette constance aux principes et aux valeurs sera à la base de leur exclusion de la majorité présidentielle avec le fameux « muut mbaa mott » (tais-toi ou casse-toi), lancé par Mor Ngom en 2013. Idrissa Seck fut le premier allié de Macky Sall à avoir critiqué sa gestion. Son discours de la méthode qu’il avait tenu à la radio futurs médias (RFM) lors du premier anniversaire du régime Sall résonne toujours dans les mémoires. « Doxagul » (on n’y est pas encore), disait-il en guise d’appréciation. Face à la vague irrésistible de transhumance qui suscite l’indignation populaire, la constance peut bel et bien faire pencher la balance du côté d’Idrissa Seck.

Contrairement à ces nombreux hommes politiques qui n’ont de base qu’en temps de gloire, Idrissa Seck peut toujours compter sur le vote des Thiessois pour espérer avoir un bon score. La ville de Thiès (et même le département dans une certaine mesure), avec son nombre colossal d’électeurs, continue de l’aduler malgré la stratégie du pouvoir consistant à contrecarrer son hégémonie à travers la nomination des fils de Thiès à de hauts postes de responsabilité. La cité du rail demeure et reste la chasse gardée du candidat « IDY 2019 ».

A côté de cet énorme atout, le président du conseil départemental de Thiès peut être un pôle d’attraction pour les recalés du parrainage. On assiste en ce moment à la formation réelle des coalitions qui de jour en jour accueillent de nouveaux adhérents.

La constance voudrait que toutes ces forces, qui furent dans la coalition « Mankoo Taxawu Senegaal » et qui n’ont pas pu être candidats, se retrouvent dans « IDY 2019 » pour renforcer cette coalition. En vérité, Idrissa a des raisons d’y croire d’autant plus après sa déclaration au terme de la visite accordée à Khalifa Sall : « quand je serai président, je viendrai moi-même sortir Khalifa Sall de prison ». Dans ce type d’élections, en vérité, toutes les voix comptent et les ralliements qui commencent à se faire à la cause du candidat en question auront un impact décisif sur le résultat final. Egalement, la capacité de mobilisation du président de REWMI provoquera, comme à l’accoutumée, une avalanche de sympathie et fera décider beaucoup de votants qui lui donnaient pour « mort » politiquement.

 

Khoudia GAYE

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