[POLITIQUE] ETHIOPIE : UNE ÉCONOMIE EN PLEIN BOOM.

Chaque fois que nous installons notre caméra dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, les passants curieux veulent nous donner un coup de main.

Mais les amener à parler devant la caméra est une autre affaire, les habitants de la ville sont réservés et préfèrent ne pas exprimer leurs opinions.

Nous filmions à Addis-Abeba pour un programme consacrés aux changements que le pays a connus, mais ce n’est que sur le vol de retour vers l’Afrique du Sud que j’ai rencontré un Ethiopien qui m’a parlé franchement.

J’étais assis à côté d’une Ethiopienne âgée et très curieuse, qui était bavarde malgré le vol très matinal.

Cependant, elle était ouverte, mais pas au point de me laisser mentionner son nom dans cet article.

Nous avons parlé de beaucoup de choses, y compris de mes impressions du Nigeria, en particulier après l’élection présidentielle historique que le titulaire a perdue.

Elle était fière que les Nigérians aient utilisé leur vote pour envoyer un message fort à leur gouvernement.

J’ai répondu que si les Éthiopiens ont des opinions bien arrêtées sur le l’EPRDF, le parti au pouvoir depuis 1991, ils pourront faire la même chose à l’occasion des prochaines élections, au mois de mai.

Ma voisine a très rapidement rejeté cette éventualité et elle m’a chuchoté à l’oreille qu’elle croit que le résultat est connu d’avance.

J’ai répliqué que la démocratie en Éthiopie est plus enracinée que cela et qu’ils sont nombreux à soutenir le gouvernement car étant reconnaissants pour le développement des dernières années.

Le chantier du monorail est un des plus importants dans la capitale éthiopienne.

Elle a ricané et elle dit de bien ouvrir mes yeux lors de ma prochaine visite.

Elle m’a encouragé à examiner les statistiques économiques de son pays.

Ils montrent une croissance économique à deux chiffres, mais près de 40% de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté.

Elle a attiré mon attention sur les mendiants qui vivent dans les rues d’Addis-Abeba.

Et je me suis souvenu de notre travail dans la ville.

Les chantiers sont légion, avec un monorail, des nouvelles routes et des immeubles.

Les Ethiopiens sont fiers que le siège de l’Union africaine se trouve à Addis-Abeba.

Mais j’ai aussi remarqué que la plupart de ces nouveaux bâtiments sont vides. J’ai demandé à ma nouvelle amie à quoi c’était dû.

Selon elle, la classe moyenne éthiopienne ne peut pas se permettre les loyers de ces appartements et les professionnels, comme les médecins et les avocats utilisent les pièces de leur maison comme salles de consultation parce qu’ils ne peuvent pas payer des bureaux dans les nouveaux immeubles.

Je lui ai demandé pourquoi le gouvernement investissait des capitaux dans ces projets de construction.

Elle m’a répondu que c’était tout simplement une question de prestige.

Elle pensait que pour confirmer son importance politique et diplomatique sur le continent et ses progrès économiques, l’Éthiopie doit le montrer concrètement.

C’est le point de vue d’une seule personne, mais elle a vu beaucoup dans sa vie. Elle a vécu la période qui a suivi l’occupation italienne, le régime marxiste du DERG, et aujourd’hui la transition vers un système d’économie de marché et l’avénement de la démocratie.

Elle espère que les Éthiopiens diront un jour ce qu’ils pensent et défieront leurs dirigeants pour que leurs rêves économiques deviennent des réalités tangibles.

 

Source : http://www.bbc.co.uk/afrique/region/2015/04/150418_ethiopia_economy

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