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[POLITIQUE] BRÉSIL : UN NOIR PRÉSIDE POUR LA PREMIÈRE FOIS LA COUR SUPRÊME

Pour la première fois dans l’histoire du Brésil, l’un des pays les plus métissés au monde, un juge noir, Joaquim Barbosa, 58 ans, a accédé jeudi dernier à la présidence de la Cour suprême.

« Je promets de respecter les devoirs de la fonction de président du Tribunal suprême fédéral et du Conseil national de justice, conformément à la loi », a déclaré M. Barbosa en prêtant serment.
Issu d’un milieu pauvre, cet homme, fils d’un maçon et d’une femme de ménage, a été intronisé au cours d’une cérémonie à laquelle assistaient la présidente Dilma Rousseff, sa famille et plus de 2.000 invités, personnalités du monde politique et juridique, artistes et militants noirs.

Joaquim Barbosa mène depuis le mois d’août d’une main de fer le plus grand procès anti-corruption jamais organisé au Brésil.
Il a reconnu coupable trois des anciens plus proches collaborateurs de l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva.
Dans son discours d’investiture il a déploré que « tous les Brésiliens ne soient pas traités de la même façon ».
« Le système pénal brésilien pénalise beaucoup… surtout les Noirs, les pauvres, les minorités en général », avait-il déploré récemment.

Les Afro-descendants représentent 52% des 194 millions d’habitants du Brésil. Mais 124 ans après l’abolition de l’esclavage, ils sont toujours relégués en bas de l’échelle sociale.
Il faut, a souligné jeudi M. Barbosa, « renforcer le rôle du juge et l’éloigner des influences nocives qui peuvent miner son indépendance », notamment « des liens politiques éventuellement utilisés pour son ascension professionnelle ».

Joaquim Barbosa avait été nommé en 2003 juge à la Cour suprême par l’ancien président Lula, qui souhaitait une représentation accrue des Noirs aux plus hautes fonctions publiques.
Ce magistrat, né dans une famille pauvre de huit enfants, a été propulsé sur le devant de la scène début août, comme rapporteur du procès fleuve portant sur l’achat de votes de députés au Parlement entre 2003 et 2005 sous le premier mandat de Lula (2003-2010).

M. Barbosa a reconnu coupable la plupart des 37 accusés du procès dit « Mensalao »: des hommes politiques, entrepreneurs et banquiers, dont les trois hommes les plus proches de Lula – son ancien chef de cabinet, José Dirceu, l’ancien patron de son Parti des travailleurs (PT-gauche) José Genoino, et l’ex-trésorier du PT, Delubio Soares.

Son indépendance et la fermeté avec laquelle il a mené les débats lui ont fait gagner une notoriété nationale, notamment sur les réseaux sociaux où il est couramment qualifié de « justicier », de « héros », voire comparé à « Batman ».
« Je veux terminer mon discours en rendant hommage à quelques personnes, à commencer par ma chère petite mère, Benedita », 76 ans, qui était assise au premier rang de la salle du tribunal et retenait ses larmes, a dit Joaquim Barbosa.

Lors de la cérémonie, l’un des dix juges de la Cour, son ami Luiz Fux, a salué en M. Barbosa « un modèle de culture, d’indépendance, de courage et d’honnêteté ».
M. Barbosa, a commencé à travailler à 16 ans en faisant le ménage dans un tribunal le jour pour payer ses études le soir.

Il a gravi un à un tous les échelons de la carrière et aujourd’hui il est docteur en droit public diplômé de l’Université parisienne de la Sorbonne (1992), professeur à l’Université de Rio (UERJ) et professeur à la School of Law de los Angeles (UCLA). Il parle français, anglais, italien et allemand.
Jeudi plusieurs de ses amis et collègues étrangers étaient présents à la cérémonie de Brasilia.

« L’élection de Barbosa est un fait historique, il est très rare de trouver au Brésil des Noirs dans des positions de pouvoir, ni dans les entreprises, ni dans les universités, ni dans les gouvernements », a déclaré Marcelo Paixao à l’AFP, expert en relations raciales à l’Université fédérale de Rio (UFRJ)
Selon lui, l’élection de M.Barbosa est « synonyme d’espoir pour les Noirs et confirme une tendance au changement », dans le pays.

Source : tempsreel.nouvelobs.com

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Commentaires

  1. Lou dit :

    Bravo rien ne peut arreter un homme determiné