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[MUSIQUE] 10 RAISONS POUR LESQUELLES LA MUSIQUE CONGOLAISE EST LA MEILLEURE D’AFRIQUE

Nigéria, Côte d’Ivoire, Afrique Du Sud, Angola… Beaucoup de pays africains veulent le trône. Mais il ne doit en rester qu’un alors après quelques recherches et un peu (beaucoup) de mauvaise foi, je suis parvenu à établir cette liste non exhaustive ! 

1. VRAIS INSTRUMENTS > BOITES à RYTHMES

Les beatmakers nigérians populaires comme Don Jazzy (derrière le monstrueux tube Oliver Twist de D’Bandj),  Szar à qui on doit Jaiye Jaiye ou encore D-Tunes travaillent principalement avec des boites à rythmes. Difficile lorsqu’on est fan de Hip-Hop comme moi, de dénigrer ce procédé. Reste que ce mélange très efficace ( de rythmes reggaeton, zouk ou de dancehall avec une touche africaine) est très loin selon moi de la maestria zaïroise. Deux exemples. D’abord le travail incroyable du batteur dans les orchestres . Il gère seul la rythmique et grâce à ses accélérations ou ses ralentissements change la physionomie des morceaux. Ensuite il faut applaudir le jeu unique des guitaristes et des bassistes. Ces autodidactes jouent les mélodies en harmonie ou alors mettent l’accent sur la ligne mélodique sans harmonie. Personne dans le monde, ne joue comme cela. Ce n’est pas étonnant que des artistes du monde entier (comme les californiens Fool’s Gold ou dernièrement le Belge Stromae) commencent à s’inspirer de ce son si original.

2. Quel artiste africain a réalisé une grande interview de Zinedine Zidane ? 

Sankara Dekunta est un proche du musicien Werrason et de son orchestre Wenge Musica Maison Mère. Comment monsieur Dekunta s’est-il retrouvé à Madrid pour interroger Zinedine Zidane ? Claude Makelele, international français d’origine zaïroise doit être impliqué là-dedans… Deux choses sont sûres: Zinedine Zidane est un vrai pro et « si tu ne vois pas Zidane c’est un pêché ».

3. INDEPENDANCE CHACHA : l’hymne d’une génération.

“Indépendance cha-cha tozuwi ye ! / Oh Kimpwanza cha-cha tubakidi / Oh Table Ronde cha-cha ba gagner o ! / Oh Lipanda cha-cha tozuwi ye !” ( “Nous avons obtenu l’indépendance / Nous voici enfin libres / À la Table Ronde nous avons gagné / Vive l’indépendance que nous avons gagnée”) Ce refrain chanté par Roger Izeidi a été fredonné par toute l’Afrique francophone. Mis en musique par Joseph Kabasele alias le Grand Kalle et son African Jazz (Roger Izeidi, Petit Pierre, Déchaud Mwamba et Dr Nico) cette chanson selon la légende a été composée et écrite en une nuit ! Il se chuchote aussi que le grand Manu Dibango était présent durant l’enregistrement de ce titre.Indépendance Cha Cha était à l’origine destiné à encourager la délégation qui, en 1960, négocia auprès des Belges l’indépendance du Congo. Cette chanson va se transformer en hymne de toute une génération qui ne sais pas encore qu’elle va déchanter durant plus de cinquante ans…

4. Le STAFF BENDA BILILI 

Le Nigéria a peut-être Nollywood mais la ville de Kinshasa a donné au monde un groupe avec un destin digne d’une success story hollywoodienne.  Huit musiciens, SDF, pour certains handicapés, devenus des stars planétaires ! Le Staff Benda Bilili après son premier album Très, Très fort en 2009 puis, l’année suivante, un documentaire présenté à Cannes sur leur parcours, a connu un succès fulgurant et multiplié les tournées mondiales. La belle histoire s’est arrêtée il y a deux ans : deux membres ont quitté le groupe, des rumeurs de concerts annulés et des graves accusations de malversations du manager. La réalité zaïroise après le rêve hollywoodien ?

5.  LES PREMIERS SUR LA SCÈNE DE BERCY ?

Koffi Olomidé, il y a quinze ans a été le premier artiste africain à remplir Bercy. Deux ans avant (en août et novembre 1998) il avait rempli l’Olympia et le Zénith. Durant ce concert qui a duré toute la nuit Koffi n’a pas été égoïste : il a convié entre autres Youssou N’Dour, Magic System, Meiway et les talentueuses Zap Mama. Le deuxième artiste africain sur la scène de Bercy ? Werrason la même année. Le troisième ? JB Mpiana. Petit rappel : ces salles se sont remplies avant la création des réseaux sociaux, sans publicité télé et radio, uniquement grâce au bouche à oreille.

6. Qui peut faire des interviews en « anglais » comme Faly Ipupa ? 

Oh ça va ! Quand Lil Wayne répondra en lingala à une interview on en reparlera !

7. Un modèle économique original.

Les ventes d’albums ? Le Zaïre comme de nombreux pays africains est gangrené par le piratage. Les droits d’auteurs ? Inexistants ou alors cédés contre des montants ridicules à des producteurs.  Les concerts ? Depuis 2011, les Combattants (un mélange hétéroclite d’adversaires du régime de Kabila mais aussi d’une minorité de fans déçus ou floués par des artistes zaïrois) interdisent aux artistes zaïrois de se produire en Occident.  Comment (sur?) vivre de sa musique alors ? Les brasseries  (l’héritage des Belges…) financent des concerts et même des chansons comme dernièrement Primus Petite Ya Quartier de JB Mpiana. Mais surtout il y a le système des « libangas » : des dédicaces payantes. Les chanteurs « lancent » des noms tout au long de la chanson et cela à un prix. La grille des prix varie selon le moment où le nom est cité : entre 1000 et …7000 euros ! Si vous êtes influent, très riche (ou en manque de reconnaissance) pour un montant spécial on peut même donner votre nom à une chanson. D’un point de vue business, on ne peut pas faire mieux : grâce aux « libangas » les chansons sont payées dés qu’elles sont enregistrées. D’un point de vue artistique c’est une autre histoire.

8. FABREGAS Le Métis Noir

Ancien membre de l’orchestre de Werrason, Fabregas Le Métis Noir (oui, je sais…) depuis la fin de l’année 2014 est le roi de Kinshasa. Sa chanson Mascara et sa nouvelle danse (très explicite) Ya Mado alias « la danse du kangourou » (oui je sais…) font l’unanimité. Oui je sais…

9.  Ils n’ont aucun format !

Des chansons de plus de douze minutes (le célèbre  Dédé Sur Mesure  de Zaïko) , pas de refrains, ou de « structure » de chansons à « l’occidentale » : les musiciens congolais font ce qu’ils veulent ! Ils chantent en lingala, glissent parfois quelques mots de français mais préfèrent agrémenter leurs paroles de textes en tshiluba, kimbala ou en kizombo ou autres dialectes du pays. D’un côté c’est dommage de se couper du monde mais de l’autre qui peut répéter  les paroles de Sean Da Paul, de Smooth Criminal de Michael Jackson ou de Young Thug ? Fela enregistrait-il des titres pour passer à la radio ?

 10.  RAY LEMA

Ray Lema, un Zaïrois de 70 ans, a tout fait dans la musique. Il a travaillé avec Stewart Copeland du groupe Police), Archie Shepp et Nougaro. Il a collaboré avec des voix bulgares et des Gnaouas d’Essaouira et a joué avec des orchestres symphoniques de Chine et du Brésil… Dans son dernier projet, le « OG » s’est associé à deux deux artistes congolais de Brazza ( Ballou Canta et Fredy Massamba) pour proposer Nzimbu. Dans cet album acoustique, entièrement dédié à leurs trois voix, une chanson Les Oubliés du Kivu évoque le drame qui se déroule dans cette région de l’est du Zaïre.

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