Maroc: Ayoub Mahfoud, Jugé pour un post Facebook!

Depuis un certain temps, un vague de répression contre les réseaux sociaux, sévit au sein du Royaume Chérifin. Ayoub Mahfoud, jeune lycéen de 18 ans, en a fait les frais. Publiant sur le réseau social Facebook, un texte qui n’a sans doute pas plu aux autorités de pays. Une histoire rocambolesque qui n’a pas manqué de susciter une vague de soutien de la part des défenseurs des droits de l’homme et de la liberté de l’expression. 

Mêler « Liberté d’expression » dans une monarchie est une équation quasi-nulle. En plus d’avoir des règles strictes et fortement restrictives, le Maroc fait depuis face à une forte répression de l’activité sur les réseaux sociaux. Facebook, avec ses plus de 2 milliards d’utilisateurs dans le monde, est le plus fréquenté. La liberté d’expression sur ce réseau social, est d’ailleurs la première motivation pour les utilisateurs.

Mais au Maroc la donne est toute autre. Pourtant garanties par la Constitution royale, La liberté d’opinion et d’expression est fortement réprimée par les dirigeants.

En effet, l’affaire Ayoub Mahfoud intervient dans un contexte marqué par une douzaine de condamnations pour des publications sur YouTube, Facebook ou Twitter, selon un groupe de défenseurs des droits humains. Le jeune lycéen de 18 ans, avait été condamné à trois ans de prison ferme en première instance le 17 décembre 2019 pour « outrage à la personne du roi » et « injures à des hauts fonctionnaires ». Une condamnation pour le moins arbitraire et sévère pour un adolescent. Il avait publié sur Facebook les paroles de la chanson de rap « 3acha cha3b » (« vive le peuple »), critique du pouvoir, accompagnées d’une photo.  Une condamnation qui n’a pas manqué de soulever une vague de soutien auprès des défenseurs des droits de l’homme.

Hier, Lundi 20 Janvier, le jeune homme a été libéré « provisoirement » en attendant le procès en appel  reportée au 30 mars à la demande de la défense. Après un mois et demi passé en cellule, le jeune lycéen avait pu regagner son domicile au soir du 16 janvier dernier. Exclu durant son séjour carcéral, le jeune homme pourra compter sur l’implication de son avocate et de ses soutiens pour reprendre prochainement le chemin des classes.

Réseaux sociaux, quid de la notion de liberté?

La notion de « Liberté d’expression » sur les réseaux sociaux, est une notion qui n’est pas souvent bien assimilée. Si dans certains pays, les réseaux sociaux tendent à échapper au contrôle des pouvoirs publics, il n’en demeure pas moins que leur utilisation n’est pas exempt de tout reproche. En effet, chaque utilisateur des réseaux sociaux doit pouvoir faire preuve de responsabilité. La lutte contre les infractions cybernétiques est le combat mené et défendu par les autorités marocaines en cause dans cette affaire. Diffamation, « outrage au roi », incitation à la haine, etc. sont les principales infractions fortement punies, allant jusqu’à l’emprisonnement, au Maroc. Il est donc urgent, voire primordial, que les utilisateurs sachent utiliser les réseaux sociaux. Ces nouveaux outils de communication échappent souvent à notre contrôle et ouvrent la porte à de nouvelles infractions ou autres délits.

Cependant, si les lois sont prévues et édictées pour ce qui concerne les délits cybernétiques, on appelle à la flexibilité des tenants de loi. Ceux-ci, doivent faire preuve de largesse pour que cela ne soit point perçu comme des répressions abusives et excessives. Il faut respecter la loi certes, mais que ces dernières, protègent avant tout les principaux concernés, les utilisateurs, souvent victimes de ce système.

Le Cas Ayoub Mahfoud, Cas d’école!

L’affaire d’Ayoub Mahfoud devrait servir d’exemple. Si l’acte commis par le lycéen ne paraît pas plus outrageant, comme présenté par les juges, il n’en demeure pas moins qu’il servira d’exemple. D’ailleurs ce n’est pas le seul cas du genre.  Omar Radi, un journaliste marocain de 33 ans avait été lui aussi emprisonné le 26 Décembre pour un tweet dénonçant la partialité de la justice marocaine. Celui-ci avait lui aussi bénéficié d’un élan de solidarité et de soutien considérable, dénonçant au passage une décision de justice partiale et privative des droits de l’homme pourtant garantis par la Constitution du pays.

En attendant l’issue de cette affaire, Ayoub Mahfoud est devenu l’un des symboles de la Liberté d’expression , de même que ses prédécesseurs.

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