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L’État français responsable de la dispersion d’un pesticide hautement nocif en Martinique et en Guadeloupe

Selon une commission d’enquête parlementaire, l’État français est « le premier responsable » de la dispersion dans l’environnement du chlordécone, un pesticide qui est beaucoup utilisé dans les bananeraie de la Martinique et de la Guadeloupe. Si le produit a été employé pour combattre le charançon dans les plantations, il est cependant reconnu comme un perturbateur endocrinien et dont l’utilisation massive sur ces deux îles coïncide avec l’évolution du cancer de la prostate.

Chaque année en Martinique, sur 100 000 hommes, ce sont 227 cas de cancer de la prostate l’utilisation expansive de ce pesticide qui sont constatés. Or, selon les résultats d’enquête de la commission parlementaire, plusieurs scientifiques depuis 1968, date d’homologation du pesticide, n’ont cessé d’interpeller le gouvernement français que cela n’entraîne un changement de cap de ses services. La commission, présidée par le député martiniquais Serge Letchimy, déplore « l’ignorance de l’État » en dépit des différentes mises en garde.

Même après le retrait de son homologation selon la nouvelle directive européenne en 1990, le chlordécone est resté sur le marché durant trois ans par le biais de deux dérogations successives prises par les deux ministres de l’Agriculture de l’époque. « Le maintien de la production bananière a trop souvent pris le pas sur la sauvegarde de la santé publique et de l’environnement », dénonce la commission d’enquête.

Ce n’est qu’en 2002 que le retrait du pesticide a commencé à être effectif et c’est seulement en 2017 que le chlordécone a fait l’objet d’un premier plan de prévention et de protection. Ce que le rapport de la commission d’enquête qualifie de tardif. Les enquêteurs déplorent également un manque d’ambition et un financement insuffisant pour limiter les conséquences néfastes de ce pesticide.

La ministre française de la Santé, Agnès Buzyn, prévoit quant à elle d’éradiquer le chlordécone de l’alimentation d’ici 2020. La commission d’enquête, de son côté, préconise une loi d’orientation et de programmation. Celle-ci permettrait de sortir du chlordécone et de créer des actions réparatrices des préjudices sanitaires subis par les populations.

Harris DJIRO

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