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Le camp Gbagbo-Blé Goudé au « bras de fer » contre Fatou Bensouda

Le bras de fer entre la procureur Fatou Bensouda et le camp Gbagbo-Blé Goudé n’est pas près de connaître son épilogue. À La Haye, une audience déterminante a lieu ce 6 février à la Cour pénale internationale (CPI) pour l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé.

Non ils n’apparaissaient pas devant la Cour Pénale Internationale pour à nouveau être jugés. L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et son ancien collaborateur Charles Blé Goudé, avaient une audience ce 6 février 2020 à La Haye. Une audience qui revêt un caractère déterminant, puisqu’elle va permettre de savoir si Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé peuvent retourner en Côte d’Ivoire. Une quête presque inespérée de retrouver une liberté totale et inconditionnelle, compromise par la procureure Fatou Bensouda.

La Cour pénale internationale (CPI) a donc entendu les arguments de chaque partie. Et ce sont les avocats de l’ancien numéro un ivoirien qui ont pris la parole en premier. Sans tirer en long, ils ont demandé que leur client retrouve l’intégralité de ses droits. S’appuyant sur l’argument avancé par la Convention européenne des droits de l’homme rappelant que la liberté d’une personne acquittée ne doit souffrir d’aucune restriction.

Fatou Bensouda requiert le non-lieu dans l’affaire Gbagbo-Blé Goudé

La procureure Fatou Bensouda fait appel et requiert un non-lieu

La procureure Fatou Bensouda a demandé à la chambre d’appel de conclure à une procédure entachée de vices de procédures, et donc un non-lieu. Un retournement de situation qui n’a pas trop surpris les principaux intéressés. En effet, pour Fatou Bensouda, la décision d’acquitter Laurent Gbagbo et Blé Goudé , était basée sur des vices de procédures. Fatou Bensouda a annoncé qu’au-delà de l’appel, elle entendait par la suite, demander l’ouverture d’un autre procès devant une autre juridiction.

L’on se souvient déjà qu’à l’annonce de l’acquittement des ivoiriens, cette dernière avait manifesté son désaccord et son souhait de les voir maintenus en prison à La Haye. C’est le même argument que madame Bensouda a avancé ce jour au cours de l’audience. Pour elle, il faut que la CPI maintiennent les conditions imposées à la liberté de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé pour éviter, selon elle, que ces deux responsables ne s’enfuient.

 

Depuis le 15 janvier 2019, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés devant la CPI. Mais ces derniers étaient sujets à conditions dont celle de ne pas quitter Bruxelles appliquée à l’ancien président ivoirien, et La Haye pour l’ancien ministre ivoirien_ sans autorisation expresse de la cour.

Un non-retour en Côte d’Ivoire qui pourrait cette fois-ci semer le « désordre »

Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés le 15 janvier 2019

Pour Me Emmanuel Altit, l’avocat parisien de monsieur Gbagbo, le retour en Côte d’Ivoire des deux anciens leaders ivoiriens,  auraient favorisés la paix et la réconciliation dans le pays, déchiré depuis 2010. La position de la CPI, jugée « arbitraire » a fortement compromis ce projet. Et si le non-retour comme recommandé par Bensouda, produisait l’effet contraire?

De nombreux cadres du Front populaire ivoirien (FPI) ont fait le déplacement ce jour à La Haye. Plusieurs personnalités politiques ont elles aussi pris part à l’audience. Parmi elles, on trouve Henri Dacoury-Tabley, l’ancien gouverneur de Banque centrale des États de l`Afrique de l’Ouest (BCEAO) ou encore Bernard Houdin, le conseiller diplomatique de Laurent Gbagbo. Mais aussi Pascal Affi N’Guessan, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, qui tente ces dernières semaines, de se rapprocher des partisans de l’ancien président. A cette audience du jour, les avocats de la Côte d’Ivoire y prendront part et auront une plaidoirie à conduire. Une première depuis l’ouverture du procès en 2011.

Les avocats de la Côte d’Ivoire ne partagent les mêmes avis que ceux de la défense des anciens leaders

Les avocats de la Côte d’Ivoire sont favorables au maintien de la liberté conditionnelle de Laurent Gbagbo

 

Les avocats de la Côte d’Ivoire sont formels : « Le retour de Monsieur Gbagbo en Côte d’Ivoire […] serait un facteur de grave désordre ». Un point de vue aux antipodes de celui du camp d’en face. De quoi ravir la procureure Fatou BensoudaJean-Paul Benoit et Jean-Pierre Mignard estiment que la levée des conditions imposées à Laurent Gbagbo, avant la clôture définitive de l’affaire, « replacerait la Côte d’Ivoire dans la même situation troublée que celle qui avait motivé la saisine de la Cour », en 2011.

Présents à La Haye, pour la première fois depuis le début de cette affaire en 2011, ils ont été autorisés à plaider. Objectif, dissuader les juges de modifier les restrictions imposées il y a un an aux deux Ivoiriens. Jean-Paul Benoit et Jean-Pierre Mignard s’opposent donc à tout changement.

 

Dans leur mémoire, ils écrivent que « le comportement de Monsieur Gbagbo est imprévisible » et que la gravité des charges, le risque d’une lourde condamnation en appel, l’existence d’un réseau de partisans et les moyens dont disposerait Laurent Gbagbo, pourraient l’inciter à fuir. Un argumentaire que tenait déjà la procureure Fatou Bensouda un an en arrière. Argumentaire qui avait d’ailleurs convaincu les juges des restreindre leurs déplacements.

L’acquittement ou la prison? le bras de fer est lancé

Les cartes semblent être redistribuées. D’un côté, les avocats de Laurent Gbagbo devront convaincre la chambre d’appel de revenir sur sa propre décision. A l’inverse, pour le camp de la procureure Fatou Bensouda et les avocats de la Côte d’Ivoire, l’idée est de faire déclarer le non-lieu, ce qui permettrait de laisser le dossier ouvert, et la possibilité d’intenter un nouveau procès contre Laurent Gbagbo, pas forcément devant la Cour pénale internationale. A ce jeu, le choc frontal est inévitable. Surtout quand on sait que l’acquittement total des deux mis en causes, mettrait définitivement fin à l’affaire.

Les deux Ivoiriens devront encore attendre. Au moins jusqu’aux prochaines élections présidentielles de cette année en Côte d’Ivoire. Une nouvelle qui ne fera pas forcément du bien aux concernés. Affaire à suivre!

Avec RFI

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