De 1992 à 2002, Frère Albert, un prêtre appartenant à la congrégation du Sacré-Coeur, aurait commis des actes de pédophilie et de viols sur mineurs durant son séjour en Guinée. Mis en examen le 7 septembre, ce dernier aurait reconnu une partie des faits qui lui sont reprochés.
Frère Albert (74ans) avait été interpellé mardi 5 septembre par les enquêteurs de l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) dans la maison de retraite où il résidait, à Espaly-Saint-Marcel, près du Puy-en-Velay, en Haute-Loire.
Mis en examen jeudi pour « viols et agressions sexuelles sur mineur de moins de 15 ans » par un juge d’instruction du pôle criminel de Clermont-Ferrand, il a été laissé libre et placé sous contrôle judiciaire.
« Ce n’est pas un récidiviste. Il a reconnu une partie des faits qui lui étaient reprochés. Il y a eu chez lui une prise de conscience de sa culpabilité. L’homme d’église qu’il est souhaite répondre à la justice des hommes », a expliqué à l’AFP son conseil, Me Cédric Augeyre.
Ce n’est pas la première fois qu’on entend ce genre de chose. Depuis plusieurs années déjà, plusieurs membres du clergé ont été accusés d’avoir commis de tels actes aussi ignobles les uns que les autres. C’est d’une absurdité déconcertante quand ce genre de chose touche un milieu censé être « saint » ou « sain » c’est selon. Comment en est-on arrivé là ? Et pourquoi est-ce maintenant, des années après, que ces faits sont-ils exposés ?
En effet, le septuagénaire a admis avoir bénéficié d’une certaine protection lors de son séjour à Conakry. De 1992 à 2002, il était directeur d’école à Conakry. C’est dans ce cadre-là qu’il aurait abusé de plusieurs adolescents qu’il entraînait notamment dans l’équipe de football locale. À la suite d’une dénonciation, il avait été rappelé en France par sa hiérarchie. Hiérarchie qui a sans doute étouffé l’affaire dans l’oeuf et donc, cautionné de telles exactions.
En mars dernier , il avait lui-même confessé ses agissements sur des d’adolescents, filmé en caméra cachée pour l’émission de France 2 « Cash Investigation ». Selon le Parisien, il aurait abusé de quarante enfants lors de son séjour à Conakry. « À ce stade, je n’ai pas connaissance de quarante victimes », a assuré son conseil, pour qui l’instruction va être « longue et pénible, pour mon client comme pour les victimes ».
C’est notamment au cours de cet entretien filmé en caméra cachée, que Frère Albert va admettre avoir bénéficié d’une certaine protection due à son statut de membre du clergé qui plus est, blanc, français. « En Guinée, j’étais à un moment donné comme un intouchable, je me sentais invulnérable. Ça m’a quand même donné un coup sur la tête. Ça n’a pas tellement duré, disons. Quand ça s’est su, on m’a demandé de rentrer », avait-il alors déclaré au journaliste qui l’interrogeait.
Extrait de #cashinvestigation ce soir à 20.55 sur @France2tv
"@EliseLucet à la rencontre du Pape"
«Un documentaire de @martinboudot pic.twitter.com/F4L2rYt1c5— CASH INVESTIGATION (@cashinvestigati) March 21, 2017
Face à de telles révélations, l’on s’interroge notamment sur l’implication de l’Église Catholique romaine dans tout ça. Celle-ci qui n’hésite pas à couvrir et à cautionner de telles actions commises par certains de ses représentants.
Cette question ne devrait pas être prise à la légère, il faut que les coupables d’exactions du genre soient purement et simplement punis par la loi.
En attendant le procès du Frère Albert, les enquêteurs devraient en effet prochainement poursuivre leur enquête en Guinée et recueillir le témoignage de victimes, dans le cadre de commissions rogatoires, a précisé le parquet de Clermont-Ferrand.
NegroNews avec AFP
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