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LA FRANCE NE DOIT PLUS ÉCRIRE L’HISTOIRE DE L’AFRIQUE

La France est liée par des accords avec des États Africains. Elle a le droit de déployer des troupes et d’intervenir militairement dans les pays africains pour défendre ses intérêts. La Côte d’Ivoire est un exemple irréfutable de l’ingérence de la France en Afrique : estimant que les hommes d’affaires français avaient perdu plusieurs millions de dollars d’actifs en quittant précipitamment Abidjan, la France fait intervenir directement des hélicoptères de combat et des forces spéciales dans le conflit ivoirien. Des actes couverts par un accord sensé justifié au plan juridique l’ingérence de la France dans ses anciennes colonies.

Aujourd’hui, l’actuel président français, Emmanuel Macron, soutient qu’il n’existe plus ingérence de la France en Afrique : ‘’ Je suis d’une génération où on ne vient pas dire à l’Afrique ce qu’elle doit faire’’ annonçait Macron en novembre dernier, à Ouagadougou. Une déclaration qui n’est pas de l’avis de plusieurs associations africaines qui luttent contre l’ingérence de la France en Afrique.

Survie, l’association créée depuis 1984 dénonce toutes les formes d’ingérences de la France dans les pays africains et milite pour un renouveau de la politique étrangère de la France en Afrique, a donné son avis sur la question à travers la voix de son porte-parole, Thomas Borrel, dans une interview accordée à libre Afrique.

‘’Paris n’a pas encore tout à fait rompu avec la « Françafrique » comme l’avait annoncé Macron lors de son discours à Ouagadougou.’’, a affirmé le porte-parole de Survie.

Selon lui, le système « Françafrique » au temps de Jacques Foccart a laissé la place à un autre système avec des mécanismes institutionnels, sur le plan monétaire avec le Franc CFA et sur le plan militaire avec le dispositif militaire français en Afrique constitué de 2 importantes bases « opérationnelles » : à Djibouti (1700 hommes) et en Côte d’Ivoire (600 hommes). Les bases du Sénégal et du Gabon ont été réduites à plusieurs centaines d’hommes, la liste est encore longue.

Pourtant, lors de son discours à Ouagadougou, Emmanuel Macron a affirmé qu’il n’y avait « plus de politique française en Afrique ». Dans son discours à Ouagadougou, Emmanuel Macron, n’a pas évoqué le noyau du problème dans la politique française en Afrique. Le problème CFA n’a pas été évoqué, la coopération policière et militaire avec des dictatures que le peuple africain a toujours reprochées à la France n’a également pas été évoquée. Sur quelle base Macron affirme que la politique ‘’Françafrique’’ est rompue ?

Les relations auxquelles s’entendent les Africains aujourd’hui d’avec la France, c’est une rupture avec cette tradition d’intervention politique et l’intervention militaire qui l’accompagne, ainsi qu’avec l’ingérence monétaire. La France doit sortir du système du franc CFA. Cela ne veut pas dire ne plus avoir aucun lien diplomatique avec les pays africains, mais la France ne doit plus prétendre écrire l’histoire d’Afrique comme elle le fait depuis toujours. Un des problèmes de la politique française en Afrique, c’est aussi le refus d’assumer l’histoire coloniale et néocoloniale.

Des progrès ont été faits parce qu’aujourd’hui, on évoque le sujet de la Françafrique, ce qui était quasiment impossible il y a quelques années. La fin de la Françafrique ne pourra pas être décrétée du jour au lentement, le croire serait une utopie. Pour atteindre et remporter cette victoire une transformation en profondeur de la politique française, à la fois pour la démocratie en Afrique et pour la démocratie en France serait nécessaire.

Khoudia GAYE

 

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