Après le président guinéen Alpha Condé, c’est au tour du président tchadien, Idriss Deby, de se prononcer sur la situation du Franc-CFA en Afrique francophone. Un sujet sensible pour lequel, la position du N°1 tchadien aura le mérite de susciter des réactions.
Pas moins de 14 pays de l’Afrique subsaharienne et francophone, sont regroupés autour d’une monnaie, le franc CFA. Depuis les indépendances, les Etats africains, anciennes colonies françaises, ont gardé les stigmates du passage du colon, certains d’entre eux se révèlent encore douloureux. C’est le cas de la monnaie héritée du colon, dans ces pays pourtant aux richesses immenses (pour la plupart d’entre eux) et aux potentialités considérables. La question autour du franc CFA, reste une question sensible, mais à laquelle plusieurs responsables politiques de cette zone du continent noir, pensent avoir des réponses aussi crédibles que discutables, c’est selon.
Parmi ces autorités politiques, le chef de l’Etat guinéen, Alpha Condé, président en exercice de la commission de l’Union Africaine, s’est lui indigné de la situation monétaire actuelle de l’Afrique francophone zone CFA. Pour lui, l’Afrique doit « couper le cordon ombilicale avec l’ancienne puissance coloniale. » Un lien qui semble ne plus arranger les affaires des africains. La rupture aura le mérite d’évaluer plusieurs aspects, dont l’un des plus sérieux, le franc CFA.
Son prédécesseur à la présidence de la commission de l’instance africaine, le président tchadien Idriss Deby Itno, a quant à lui abonder dans le même sens tout en expliquant le pourquoi du comment, l’Afrique francophone (Zones CFA, NDLR) devrait inexorablement s’engager dans ce divorce. « Les Africains ne veulent plus de la Françafrique. Les Français n’en veulent pas non plus eux-aussi », a d’abord martelé le chef de l’Etat tchadien. Pour expliquer ensuite, l’intérêt africain de l’existence de cette monnaie qui, rappelons-le, fédère autour d’elle pas moins de 14 Etats : « le seul intérêt qu’il y a, c’est que la zone compte 14 pays. C’est une chance et il ne faudrait pas qu’il y ait une disparité de monnaies. Il faut que les 14 pays restent regroupés ; renégocier la monnaie Franc CFA pour que cette monnaie devienne réellement une monnaie de ces pays. Et que le Trésor français ne gère plus notre monnaie. Et que nous en tant que pays souverains, nous gérions notre monnaie nous-mêmes. Avec nos banques centrales. Comment voulez-vous que l’Afrique francophone se construise dans cette situation? », a-t-il lancé, alors qu’il était face à des journalistes occidentaux.
Reste à savoir encore si les 12 autres chefs d’Etats restants, entendront cet appel « panafricaniste » de la bonne oreille. Car pour l’instant, seuls les présidents Condé et Deby, se sont ouvertement prononcés sur la question. Jusqu’à très récemment encore, certaines informations traversaient les médias africains, sur la volonté des présidents respectifs du Gabon, Côte d’Ivoire ou encore Sénégal, de rester dans l’actuel système, estimant que le « franc-CFA se porte bien. » Une chose est sûre, le débat reste ouvert et les avis toujours aussi divergents.
NegroNews
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