LES ENJEUX AUTOUR DU FCFA

Le Franc CFA, originellement Franc des Colonies Françaises d’Afrique et devenu pour des raisons évidentes, Franc de la Communauté Financière en Afrique (UEMOA) et franc de la Coopération financière en Afrique ( CEMAC), ‎est à ce jour une monnaie utilisée dans 14 États d’Afrique. Son utilisation est au coeur de toutes les questions liées à la souveraineté africaine. Pourtant, aujourd’hui encore, certains ont du mal à comprendre les raisons du rejet qui gagne les uns et les autres. Nous allons donc délaisser le volet politico-souverainiste qui peut-être difficile à cerner et nous attarder sur l’aspect purement économique, de façon à être le plus concret possible.

D’abord il y a lieu de dire qu’en réalité, le Franc CFA n’est pas une monnaie, mais une simple devise, celle-ci est garantie par le trésor français, sans lequel elle serait dépourvue de toute valeur économique. Du fait de cette garantie, elle est arrimée à l’euro, en ayant une parité fixe, ce qui constitue un frein au développement.

Le premier problème que pose cette devise (Fcfa) est interne à l’Afrique, ou du moins aux zones dans lesquelles elle est utilisée (14 pays). En effet, à ce jour, le Fcfa utilisé dans la zone UEMOA et celui utilisé dans la zone CEMAC n’est pas le même. Si les cigles sont les mêmes, il faut savoir que le FCFA utilisé dans l’une des zones citées, n’est pas utilisable dans l’autre. Il faut nécessairement le convertir. Cette distinction voulue par la France, n’a pas été établie de façon anodine. Elle permet de limiter les échanges économiques entre les deux zones. C’est ainsi que, comme le fait remarquer Kako Nubukpo, économiste et ex ministre de la Prospective du Togo, les échanges sont limités à 15% contre 60% dans l’Union Européenne.

Le deuxième problème que pose le FCFA est, comme dit plus haut, son arrimage à l’Euro qui est destructeur pour l’économie locale et, par ricochet, le développement. Concrètement, étant arrimé à l’Euro, le FCFA s’avère être une monnaie trop forte pour notre système économique encore embryonnaire. « Elle agit comme une taxe sur les exportations et une subvention sur les importations », note l’economiste Togolais dans un entretien avec France 24, pour illustrer, il ajoute qu’en l’état actuel des choses, « toutes les balances commerciales des économies de la zone franc sont déficitaires», exception faite de la Côte d’Ivoire.

D’ailleurs la crainte d’une inflation qui agit telle une épée de Damocles sur les États africains, est de nature à davantage paralyser les économies au détriment de la croissance.

« Le franc CFA est certes un facteur d’intégration très important, mais nous n’avons pas la possibilité de placer ne serait-ce qu’une partie de nos ressources dans le circuit bancaire pour qu’elles génèrent des intérêts. Les sommes en jeu se chiffrent en dizaines de milliards », ces mots sont de Idriss Deby Itno (président du Tchad), l’un des rares chefs d’États africains qui a le cran de clairement se positionner contre le FCFA.

Il y a donc dans cette question, le traitement d’un problème encore plus important qu’une simple histoire de souveraineté conceptuelle. Il faut y voir là une question de survie, de santé économique mise à mal. L’utilisation de cette monnaie est aujourd’hui encore, une preuve du paternalisme français sur certains pays d’Afrique, mais surtout un outil de servitude évident.

NegroNews ‎

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