Le philosophe d’origine camerounaise, Achille Mbembe participait vendredi 8 novembre, à un Forum philo sur le thème de « L’identité, pour quoi faire ? ». Selon le théoricien, Pour le philosophe camerounais, le plus grand défi du continent est la mobilité de sa population.
Achille Mbembe soutient que Parmi les plus grands défis auxquels l’Afrique fait face, aucun n’est aussi urgent et aussi lourd de conséquences que la mobilité de sa population. Ainsi, le premier avenir de l’Afrique dépendra de sa capacité à faire en sorte que ses gens puissent librement se déplacer sur l’ensemble du continent, le plus loin possible, le plus vite possible sans aucune entrave : «La révolution de la mobilité suscitera de profondes tensions et pèsera tant sur les équilibres futurs du continent que sur ceux d’autres régions du monde, ainsi que l’atteste d’ores et déjà la crise dite des migrations, et c’est à réfléchir à ces basculements que sommes conviés.», explique le philosophe.
Poursuivant, il explique que c’est en intensifiant les mobilités et en développant les interconnexions entre les lieux que nous l’Afrique aurait réussi son pari : «Aujourd’hui, il ne s’agit plus de construire la souveraineté étatique sur la base d’une différence nette entre l’intérieur et l’extérieur. Il s’agit de lever les entraves à la mobilité en abolissant la multitude des postes-frontières, en supprimant les barrières tant physiques que politiques à la fluidification des flux et en débureaucratisant le mouvement. C’est ainsi que l’Afrique fera des gains en vitesse et que les Africains pourront se déplacer à l’intérieur de leur continent au moindre coût à la veille de nouveaux exodes.»
Né en 1957 au Cameroun, Achille Mbembe est un philosophe théoricien du post-colonialisme, politologue, historien et enseignant universitaire. Il est actuellement membre de l’équipe du Wits Institute for Social & Economic Research de l’université du Witwatersrand de Johannesburg en Afrique du Sud.
Prince Khalil
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