Le tweet de Frédéric Lewino a déclenché une polémique sur Twitter;
« Le procureur François Faletti apprenant à lire à Christiane Taubira » : c’est de cette façon que Frédéric Lewino a légendé sur Twitter une gravure représentant une femme noire et un homme blanc.
Sur cette gravure du XIXe siècle, un homme blanc montre un livre à une femme noire agenouillée à ses côtés : l’image, explicitement colonialiste, est dérangeante en soi. Le journaliste du « Point » Frédéric Lewino (@flewino) n’en a malheureusement pas atténué la portée. « Le procureur François Faletti apprenant à lire à Christiane Taubira », a-t-il légendé sur Twitter.
De nombreux utilisateurs du réseau social sont immédiatement montés au créneau, soulignant le racisme et le sexisme d’une telle publication.
Vous cautionnez l’humour raciste @LePoint ? RT @flewino Le procureur François Faletti apprenant à lire à @ChTaubira http://t.co/4pjPg7tSEa
— Nicolasbdf (@Nicolasbdf) March 12, 2014
@flewino ce tweet, c’est votre lettre de motivation pour un poste à Minute ?
— michel v (@michelv) March 12, 2014
Joli combo racisme et sexisme de @flewino: Le procureur François Faletti apprenant à lire à Christiane Taubira. http://t.co/AOtwHSiCsj
— Benjamin Chapon (@BenjaminChapon) March 12, 2014
#Taubira Pendant ce temps le journaliste @flewino balance tranquillement un tweet raciste et sexistehttps://t.co/usX9zMhEJ8
— Rokhaya Diallo (@RokhayaDiallo) March 12, 2014
Bête, raciste et misogyne, ce tweet du journaliste @flewino le déshonore pic.twitter.com/3z293wgxG1
— Michel Deléan (@michel_delean) March 12, 2014
Contacté par « Le Nouvel Observateur », Frédéric Lewino explique sa démarche : « Depuis trois mois, je m’amuse à poster sur Twitter un détournement humoristique d’une gravure du XIXe, comme le faisait déjà mon père, le journaliste Walter Lewino, dans ‘Le Point' ».
« Chaque jour, je recherche ce qui est le plus saillant dans l’actualité, poursuit-il. Aujourd’hui, on ne parle que de Christiane Taubira, qui aurait menti sur sa connaissance des écoutes de Nicolas Sarkozy. Je me suis donc mis en quête de l’image d’une femme noire. Je m’en fiche qu’elle soit noire, blanche ou rouge, mais c’est la seule image qui peut la représenter… Si j’avais dû mettre NKM en scène, j’aurais choisi une personne avec une choucroute sur la tête, si ça avait été Villepin, j’aurais mis un aristocrate. »
C’est du comique, du second degré”, assure Frédéric Lewino.
« Les internautes réagissent épidermiquement à ce qu’ils voient, ajoute-t-il. Mais si on lit mes articles, on se rend bien compte que je ne suis pas raciste. Ce tweet était dans la continuité de mon compte, je tape sur la droite, la gauche, les blancs, les noirs. »
Etienne Gernelle, directeur de la rédaction du « Point », qualifie lui le tweet de « débilissime ». « Frédéric Lewino est désolé pour tout ça, explique-t-il. D’autant que c’est quelqu’un de très engagé contre le racisme et l’antisémitisme. Il suffit de lire ses papiers, il se montre acharné contre ces sujets-là. Il n’y aucun doute sur le fond. »
« J’étais machiste, me voilà raciste »
Devant l’avalanche de tweets le mettant en cause, Frédéric Lewino s’est d’abord montré caustique sur le réseau social : « J’étais machiste, me voilà raciste. L’Humour n’étouffe pas le web. Lisez plutôt mes papiers pour juger Voici ma tête », le tout accompagné d’une gravure d’un personnage anthropomorphe livrant la tête d’un humain sur un plateau.
J’étais machiste, me voilà raciste. L’Humour n’étouffe pas le web. Lisez plutôt mes papiers pour juger Voici ma tête pic.twitter.com/THun2vYzne
— Frédéric Lewino (@flewino) March 12, 2014
Mais à la mi-journée, le journaliste spécialiste de la science et de l’environnement a fait amende honorable – faut-il y voir l’intervention de ses supérieurs ? « J’a supprimé mon tweet sur Toubira [sic] car mal interprété. Désolé si j’ai heurté certains par ce dérapage non voulu. Merci de m’en avoir averti », a-t-il écrit.
J’a supprimé mon tweet sur Toubira car mal interprété. Désolé si j’ai heurté certains par ce dérapage non voulu. Merci de m’en avoir averti.
— Frédéric Lewino (@flewino) March 12, 2014
Frédéric Lewino avait déjà été dans le collimateur des internautes récemment. Dans une vidéo du « Point » publiée le 14 février, il avait introduit sa consoeur de cette manière : « Depuis la création du Point, nous avons toujours eu la chance d’avoir des journalistes politiques femmes non seulement excellentes, mais aussi des canons ».
Les utilisateurs de Twitter avaient alors dénoncé son machisme, à commencer par la première concernée, la journaliste Charlotte Chaffanjon : « Je laisse à @flewino le soin d’expliquer le sens de son intro que j’ai découverte une fois publiée ! ».
Source : http://
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