LE BURUNDI A MIS LA FRANCE EN GARDE
Le Burundi est secoué par une crise politico-sécuritaire depuis trois ans. La crise s’est accentuée à cause de la décision du président visant à changer la constitution en faisant subir au peuple un referendum gagné d’avance. Un référendum très contesté. C’est en ce sens que les autorités du Burundi mettent la France en garde contre toute immixtion dans sa « politique intérieure.
Le président Pierre Nkurunziza avait décidé de briguer un troisième mandat présidentiel. Cette décision jugée illégale par l’opposition et la société civile a amené la France à déclarer son inquiétude face au risque de remise en cause des mécanismes visant à protéger la « minorité ethnique tutsie ». Une intervention faite le lendemain du référendum constitutionnel tenu le 17 mai au Burundi.
La réplique du Burundi ne s’est pas fait attendre, Jean de Dieu Mutabazi, président de l’Observatoire burundais pour l’éradication et la prévention du génocide, des crimes de guerre et crimes contre l’humanité (ONPGH), a mis en garde la France contre une éventuelle immixtion dans sa « politique intérieure » jeudi, sur la radio d’Etat, RTNB. Il a demandé aux autorités françaises de respecter la souveraineté du Burundi.
En effet, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré : « La révision de la constitution introduit des modifications qui vont à l’encontre de l’Accord d’Arusha, qui avait mis en place un système institutionnalisé de partage du pouvoir entre les composantes communautaires burundaises, en remettant en cause les mécanismes visant à protéger la minorité tutsie ». Selon les Français : « Cette réforme ne contribuera pas à résoudre la crise dans laquelle le pays est plongé depuis 2015 ».
Par contre le Burundi par la voix de Jean de Dieu Mutabazi, estime que la Constitution votée le 17 mai est en harmonie avec les lignes directrices de l’Accord d’Arusha et protège suffisamment la majorité Hutu ainsi que les minorités Tutsi et Twa.
« Au niveau du gouvernement, les Hutus seront représentés à hauteur de 60 % contre 40 % pour les Tutsis, il en est de même au parlement. À l’armée et à la police, chacune de ces deux ethnies sera représentée à hauteur de 50 % » , a-t-il déclaré.
Nous devons savoir que la révision de la constitution burundaise critiquée par l’ONU, l’UA et l’UE, a été validée par la cour constitutionnelle qui a proclamé les résultats du scrutin jeudi.
De ce fait, la nouvelle constitution apporte, deux changements majeurs : au niveau du mandat présidentiel qui passera de 5 à 7 ans et sera “renouvelable” une fois. La prochaine élection présidentielle est prévue pour 2020.
En outre, la nouvelle constitution ne fait plus référence à l’accord d’Arusha signé en août 2000. Cet accord qui dispose qu’aucun président ne peut diriger le Burundi plus de dix ans, avait mis fin en 2003, à une décennie de guerre civile.
Les violences générées par cette crise ont déjà fait plus d’un millier de morts et poussé plus de 420.000 personnes à fuir le pays, selon l’ONU.
DUNAMIS ADJIGO
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