BOLLORÉ, DE LA COMMUNICATION À LA CORRUPTION

L’histoire africaine du groupe Bolloré est liée à celle du colonialisme français en Afrique. Elle débute en 1927 avec son installation au port de Dakar par la SCAC/SOCOPAO. Le port sénégalais était le passage du cacao, café et caoutchouc produits sur le sol africain, par les colons occidentaux. En 1986, Bolloré rachète les sociétés coloniales SCAC/SOCOPAO à la Compagnie financière de Suez. C’est le début de son entrée sur le continent africain. Aujourd’hui, Le Groupe Bolloré contrôle des secteurs vitaux en Afrique.

Vincent Bolloré passe pour un homme très puissant, qui suscite un mélange de crainte et de haine. D’où la très grande colère que l’on peut percevoir dans nombre de commentaires, et qui est du genre des sentiments qu’inspirent les gens dont les populations pensent qu’ils conditionnent (ou peuvent conditionner) négativement leur vie. Les difficultés judiciaires du milliardaire, breton de 66 ans, ont réjoui les Africains. Les populations des pays dont les industries sont ‘’contrôlées’’ par ce groupe français se sont dites et disaient à haute voix : « Bien fait pour lui ! Les charters, les collusions avec certains chefs d’Etat africains, la Françafrique… ». Tous se disaient que tout cela devait se payer, un jour ou l’autre, au nom d’une justice immanente.

Selon le journal ‘’L’OBS’’ , « le Monde », explique que « les magistrats soupçonnaient en avril dernier, les dirigeants du groupe d’avoir utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir de dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturée, il est alors accusé de corruption d’agents publics étrangers sur le continent africain notamment à Lomé, au Togo, à Conakry, en Guinée.. Et ce, dans un seul objectif : obtenir les concessions portuaires des lucratifs terminaux à conteneurs. »

Toujours selon eux, ils auraient saisi de nombreux documents à l’occasion de perquisitions réalisées en avril 2016 au siège du groupe Bolloré à Puteaux (Hauts-de-Seine) qui laisseraient penser qu’une sous-facturation des prestations d’Havas au bénéfice des dirigeants de ces pays aurait été réalisée.

Une source judiciaire precise que, le responsable du pôle international de Havas, Jean-Philippe Dorent, et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, avaient été également placés en garde à vue.

Au cœur de l’enquête, initiée par une plainte d’un ancien associé franco-espagnol de Bolloré, Jacques Dupuydauby, se trouvent les conseils prodigués en 2010 par Havas lors des campagnes électorales victorieuses d’Alpha Condé en Guinée et de Faure Gnassingbé au Togo. Tous deux avaient eu recours aux activités de conseil d’Havas, pilotées par Jean-Philippe Dorent.

Il va falloir patienter un peu, pour apprécier ce qu’il en est réellement des autres théâtres d’opérations du Groupe Bolloré. Vous avez sans doute remarqué à quelle vitesse les langues se sont déliées depuis sa mise en examen. Tant qu’on le croyait puissant, il était intouchable. À présent que la justice française semble lui avoir trouvé quelques points de vulnérabilité, les Africains, et pas seulement eux, n’auront plus peur de témoigner. Ils ont d’ailleurs commencé à le faire, dans les médias, sur les réseaux sociaux ….

Vincent Bolloré, né le 1ᵉʳ avril 1952 à Boulogne-Billancourt, industriel et homme d’affaires français, il est le président-directeur général du groupe Bolloré, il est à la tête du Conseil de surveillance de Vivendi et, jusqu’en 2018, de Canal+. Le Groupe Bolloré est présent dans près d’une vingtaine de pays, sur le continent.

KHOUDIA GAYE

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