Les statistiques raciales relatives aux nombre de personnes infectées par le virus meurtrier tendent à prouver que la communauté noire est particulièrement touchée, et ce du fait des inégalités inhérentes à la société américaine. Selon les spécialistes, cela pourrait s’expliquer principalement par la forte présence afro-américaine sur la ligne de front de la riposte contre le coronavirus.
Au pays de l’oncle Sam, le plus touché par la pandémie de coronavirus, les bilans nationaux ne précisent pas la race des malades du Covid-19 et de ceux qui en meurent, relève “Cnews”. Selon nos confrères, des statistiques locales différenciées révèlent que les noirs-américains seraient les plus touchés par cette maladie.
Par exemple, dans l’Illinois, les noirs qui ne forment que 14,6% de la population de l’Etat, représentent 28% des malades. En Caroline du Nord, où ils comptent pour 22,2% des habitants, ils constituent 36% des personnes infectées. Et il en va ainsi à chaque fois, et parfois de façon encore plus impressionnante.
Pour le Dr Camara Jones, les raisons de cette situation particulièrement inquiétante pour les noirs sont à trouver au cœur même de la société américaine. «Le Covid-19 ne fait que révéler le profond désinvestissement dans nos communautés, les injustices historiques et l’impact de la ségrégation résidentielle», explique l’épidémiologiste, anthropologue médicale et militante des droits civiques américaine, au site ProRepublica.
De fait donc, les noirs se retrouvent souvent en première ligne de la lutte anti-coronavirus. Proportionnellement plus présents que les autres au sein des professions dites «essentielles», actuellement sur le front (livraison, transports, nettoyage, etc.), les exposant alors beaucoup plus à la maladie. Aussi, sociologiquement, ils sont moins à même de devenir propriétaires de leur logement comme d’un moyen de transport privé, et de fait moins capables d’accéder à une couverture santé digne de ce nom.
La discrimination raciale est aussi explicative de cette situation. Selon le site National Public Radio, la société de données biotechnologiques Rubix Life Sciences a examiné les informations de plusieurs États et a constaté qu’un afro-américain présentant des symptômes comme la toux et la fièvre était moins susceptible de subir un test de coronavirus.
Une discrimination d’autant plus dangereuse que les noirs sont déjà naturellement plus en danger. Comme le rappelle la Fédération française des diabétiques, les personnes atteintes de diabète sont particulièrement à risque. Or «le risque de diabète est 77% plus élevé chez les afro-américains que chez les Américains blancs non hispaniques», rappelait en 2015 la National Medical Association.
Lee sort des noirs américains dans cette épidémie mondiale interroge donc plus que jamais, alors que les prévisions envisagent entre 100.000 et 200.000 morts de Covid-19 aux États-Unis.
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