Le président kényan Uhuru Kenyatta a annoncé une réduction de 20% de son salaire et de celui de son vice-président William Ruto, ainsi qu’une baisse de 10% des traitements des ministres, en vue de réduire les dépenses publiques.
«Conscient de la hausse de la facture de la masse salariale publique, mon vice-président et moi allons baisser de 20% notre paie et nos ministres ont accepté une réduction de 10% avec effet immédiat», a déclaré M. Kenyatta, dans un discours prononcé vendredi à l’issue d’un séminaire gouvernemental et publié sur le site de la présidence.
Selon le quotidien Standard, le traitement présidentiel mensuel de M. Kenyatta – dont la famille figure parmi les plus riches d’Afrique – va passer de 1,237 million de shillings à 989 600 shillings (environ 8250 euros). Le salaire minimum pour un employé non qualifié à Nairobi est fixé à 8500 shillings mensuels.
Le traitement de M. Ruto, considéré comme l’une des plus grosses fortunes du Kenya, passera lui de 1 051.875 shillings à 841 500 shillings mensuels. Ces deux baisses feront économiser environ 5,5 millions de shillings (environ 46.000 euros) par an à l’État kényan, selon le Standard.
M. Kenyatta a également annoncé la mise en place d’une nouvelle politique en matière de voyages, «limitant les déplacements à l’étranger aux plus essentiels», «la réduction significative du gaspillage au sein du gouvernement» et «la rationalisation des dépenses courantes» de l’État.
M. Kenyatta a estimé que ces mesures devraient permettre de dégager des ressources pour les projets de transformation du pays, rappelant que les salaires de la fonction publique engloutissaient 400 milliards de shillings (3,3 milliards d’euros) par an ne laissant que 200 milliards de shillings pour le développement du pays.
Il a appelé à une baisse des salaires notamment des députés, parmi les mieux payés d’Afrique, mais aussi dans le reste de la fonction publique.
«Nous espérons que les autres institutions de l’État suivront et verront leurs salaires revus. Les parlementaires ont entendu et savent ce que veulent les Kényans», a-t-il déclaré, en référence aux récurrents scandales autour des salaires – non imposables – des parlementaires kényans.
En mai 2013, les députés avaient massivement adopté un texte annulant une décision de baisser de 40% leurs salaires, prise par la Commission chargée de fixer les rémunérations de la fonction publique, avant de finir par céder contre l’octroi de divers avantages.
En octobre 2012, les députés de la législature sortante avaient voté un bonus de 85 000 euros octroyé à ceux qui ne seraient pas réélus, mais le président de l’époque Mwai Kibaki avait mis son veto, face aux protestations.
Source : http://www.lapresse.ca/
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