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[ACTUALITÉ] JOUÉ-LÈS-TOURS : DES TÉMOIGNAGES SÈMENT LE DOUTE SUR LA VERSION OFFICIELLE

Bertrand Nzohabonayo, agresseur présumé de plusieurs policiers est né au Burundi en 1994. Sur son compte Facebook, il affichait le drapeau de l’Etat islamique comme photo de couverture.

Que s’est-il vraiment passé au commissariat de Joué-lès-Tours le 20 décembre ? Officiellement, Bertrand Nzohabonayo, alias Bilal, 20 ans, a pénétré l’hôtel de police de sa propre initiative et blessé au couteau trois fonctionnaires en criant «Allah Akbar» («Dieu est grand», en arabe). Ces derniers auraient donc tiré sur lui en état de légitime défense. Cette version officielle est issue du témoignage des policiers et accrédite la piste de l’islamisme radical. Mais elle est vivement contestée depuis plusieurs jours par des témoins et des proches de la victime, qui affirment que le jeune homme a été amené au commissariat par les forces de l’ordre, qui souhaitaient l’interroger au sujet d’une agression survenue la veille.

Un témoignage passé inaperçu au moment de sa diffusion permet pourtant de douter sur les circonstances de l’arrivée de Bertrand Nzohabonayo à l’antenne de police « de sa propre initiative afin de s’en prendre aux forces de l’ordre », comme l’affirme le ministère de l’Intérieur. «J’ai vu les quatre policiers prendre le monsieur pour le rentrer à l’intérieur. Ils lui ont dit Calmez-vous. Et le monsieur a commencé à crier Ahhhh et à se débattre», raconte le témoin.

D’après lui, le jeune homme aurait donc été conduit à l’intérieur du commissariat par les fonctionnaires et ne serait pas venu de son propre chef. Et il n’aurait pas non plus crié «Allah Akbar». En revanche, il était visiblement bien muni d’une arme blanche qu’il aurait utilisée contre les agents. «J’ai aperçu un couteau assez long. J’ai vu un policier tomber par terre. Le sang giclait. J’ai vu une autre dame policière la tête en sang et un troisième qui a tiré. J’ai entendu quatre coups», ajoute ce même témoin.

VIDEO. «J’ai vu les quatre policiers rentrer le monsieur à l’intérieur» (à partir de 1 min)


Joué-Les-Tours: l’agresseur n’était pas fiché… par leparisienAFP

Un autre témoin présent dans le commissariat affirme lui aussi que Bertrand Nzohabonayo n’a jamais hurlé «Allah Akbar» mais «Ahhh».

VIDEO. Un témoin affirme que Bertrand n’a jamais crié Allah Akbar

Joué-lès-Tours : « l’homme abattu n’a jamais crié Allahou Akbar » – 20/12/2014 à 19h00

Joué-lès-Tours : « l’homme abattu n’a jamais crié Allahou Akbar » – 20/12/2014 à 19h00

Selon Ghyslain Vedeux, responsable du conseil représentatif des associations noires d’Indre-et-Loire, cité par Mediapart, l’affaire serait née d’une altercation qui a eu lieu un jour plus tôt. « Cette affaire pourrait découler de l’histoire d’un policier qui s’est battu avec des jeunes la veille des faits, et qui aurait porté le premier coup», déclare-t-il. Ce dernier aurait voulu interpeller «Bilal» soit parce qu’il le soupçonnait d’avoir pris part à l’altercation du 19 décembre, soit pour l’interroger sur les jeunes impliqués. Mais Bertrand était, d’après France 3, à Paris le 19 décembre et serait donc étranger à l’algarade opposant les jeunes au policier.

Selon France 3, le 20 décembre, le jeune homme passait devant le commissariat situé sur le chemin qui mène au domicile de sa soeur lorsqu’il a été interpellé par des policiers. Et c’est cette arrestation qui aurait pu dégénérer, selon cette autre version. Une hypothèse loin de celle de l’agression préméditée au nom de l’islam radical par «Bilal» même si ce dernier affichait un drapeau de Daech en page de couverture sur les réseau sociaux. Ce drapeau est «le seul élément objectif produit par (le procureur de Paris) François Molins et Bernard Cazeneuve pour faire état de sa radicalisation religieuse. Sauf qu’à côté, il y a écrit Not In my name (ndlr: pas en mon nom). Ce serait donc un élément à décharge…», estime Me Assous, l’avocat de la famille.

VIDEO. L’autre version du drame de Joué-les-Tours (France 3)

«Face aux versions données par ces témoins, dont un à visage découvert, la famille est légitime à poser des questions, elle a le droit de connaître la vérité sur les circonstances exactes de la mort» du jeune homme, a déclaré lundi Me Assous. Le père de Bertrand Nzohabonayo, qui a porté plainte, réclame quant à lui depuis plusieurs jours les vidéos issues des caméras du commissariat. Mais il n’y aurait pas la moindre image des faits, l’antenne de police ne disposant pas de dispositif de surveillance à l’entrée. Interrogé lundi matin sur BFM TV, Bernard Cazeneuve continue à défendre la thèse d’une agression préméditée de la part du jeune homme, affirmant n’avoir «aucune raison de remettre en cause le récit» des policiers.

Si l’altercation entre ce dernier et les agents le jour du drame fait peu de doute, les circonstances de son arrivée au commissariat restent à éclaircir car la thèse officielle semble souffrir d’incohérences qui si elles étaient avérées, seraient loin d’être négligeables.

Quant au policier impliqué dans l’altercation de la veille et qui aurait pu vouloir interpeller Bertrand Nzohabonayo le 20 décembre, il a déjà été condamné à 1 500 euros d’amende pour avoir fait usage de sa bombe lacrymogène de façon disproportionnée en août 2013. Dans une vidéo diffusée sur Internet, on le voyait frapper avec sa matraque à plusieurs reprises une femme à terre avant de l’asperger de gaz lacrymogène.

VIDEO. L’interpellation musclée, filmée du haut d’un immeuble de Joué-les-Tours en août 2013

Source:

http://m.leparisien.fr/faits-divers/joue-les-tours-des-temoignages-sement-le-doute-sur-la-version-officielle-29-12-2014-4407161.php#xtref=http%3A%2F%2Fwww.leparisien.fr%2Ffaits-divers%2Fjoue-les-tours-des-temoignages-sement-le-doute-sur-la-version-officielle-29-12-2014-4407161.php

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