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[ACTUALITÉ] ETHIOPIE : HAUSSE DES SALAIRES EN CHINE, H&M DÉLOCALISE EN AFRIQUE

Après l’Asie, direction l’Afrique. Le numéro deux mondial du prêt-à-porter, Hennes et Mauritz (H&M), a indiqué vendredi 16 août qu’il allait étendre son réseau de fournisseurs à l’Ethiopie, après avoir concentré 80 % de sa production sur le continent asiatique. Des commandes-tests ont été passées auprès de fournisseurs éthiopiens, qui doivent bâtir des usines dans le pays d’ici à la fin de l’année.
Dans un communiqué, le géant suédois reconnait ne pas encore savoir combien de ces fournisseurs seront retenus et quand ces usines seront prêtes.

« Nous sommes une entreprise vaste et nous cherchons constamment de nouveaux marchés d’achat potentiels pour garantir que nous avons la capacité de livrer les produits dans tous les magasins. Nous faisons cela en augmentant la productivité sur les marchés de fabrication existants ainsi qu’en recherchant de nouveau marché ».

MOITIÉ MOINS CHER

Mais derrière cette ligne officielle, ce changement majeur dans la stratégie du groupe s’explique surtout par l’augmentation des salaires en Chine. Selon le Wall Street Journal en effet, le coût de production d’un vêtement fabriqué actuellement en Ethiopie est moitié moins cher qu’un vêtement fabriqué en Chine en 2011, dernière année pour laquelle ces statistiques sont disponibles. En outre, les coûts de transport et les délais de livraison pourraient s’en trouver réduits, du fait de la plus grande proximité entre les côtes africaines et le marché européen, principale source de revenus du groupe.

Une différence de coût qui pourrait cependant être très limitée dans le temps. Selon le quotidien économique, qui cite un analyste de Berstein, les coûts ont augmenté de 18 % en Ethiopie entre 2010 et 2011, tandis qu’ils n’ont connu qu’une augmentation de 7,7 % en Chine sur la même période. Si ce mouvement se poursuit, le coût de production dans le pays africain sera plus important qu’en Chine dès 2019.

« Nous ne déplaçons donc pas notre production d’un pays à un autre, assure cependant H&M. Nous augmentons celle-ci dans tous nos marchés de production, puisque nous sommes en pleine croissance. »

« ANALYSE DES RISQUES POUSSÉE »

Cette nouvelle délocalisation pourrait, en outre, poser d’autres problèmes au géant de la mode suédois. « Nous avons fait une analyse des risques poussée pour l’Ethiopie, en nous penchant sur les questions de droits de l’homme et d’environnement », a souligné la porte-parole de H&M. Car le pays, malgré une croissance annuelle moyenne de 10 % depuis 2004 selon la Banque mondiale, reste l’un des plus pauvres du monde. Et un an après la mort du premier ministre, Meles Zenawi, son exécutif est toujours sous le feu des critiques des défenseurs des droits de l’homme.

Pour rassurer les investisseurs étrangers, le gouvernement éthiopien a lancé un vaste plan de soutien au secteur textile, moteur de croissance du pays dans les prochaines années. L’Ethiopie veut en effet attirer les grands groupes en offrant une main d’oeuvre et des terrains bon marchés, des aides à l’installation, ainsi que des exonérations de charges.

Du pain béni pour les marques, dont certaines, comme l’enseigne britannique Tesco ou le fabricant de chaussures chinois Huaijan (qui fournit les marques Guess et Tommy Hilfiger), ont déjà franchi le pas. D’autant que l’Ethiopie a une longue tradition dans le textile, le cuir et la chaussure depuis l’invasion italienne en 1935.

source : lemonde.fr

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