Le premier ministre centrafricain, André Nzapayéké, a démissionné, mardi 5 août, à la suite de l’accord de paix conclu à la fin de juillet à Brazzaville entre les différents protagonistes de la crise et censé relancer la transition dans le pays.
« La présidente de transition [Catherine Samba-Panza] a demandé et obtenu du premier ministre, chef du gouvernement de transition, sa démission et celle de son gouvernement pour permettre la mise en œuvre effective des engagements émanant du Forum de Brazzaville », a annoncé un porte-parole de la présidence sur les ondes de la radio d’Etat.
LARGE OUVERTURE ET RÉCONCILIATION NATIONALE
Ces dernières semaines, la présidente avait préconisé à plusieurs reprises le réaménagement du gouvernement « sur des critères de technocratie, de région et de compétence, mais qui intègrent aussi la dimension politique et les nouvelles donnes issues du forum de Brazzaville », a expliqué le porte-parole.
Mme Samba-Panza « avait annoncé que ledit réaménagement se ferait dans l’esprit de Brazzaville de large ouverture et de réconciliation nationale », a-t-il rappelé.
Sous la pression des pays de la région et de la communauté internationale, un fragile accord de cessez-le-feu avait été paraphé le 23 juillet dans la capitale du Congo voisin par des chefs de l’ex-rébellion Séléka et des délégués des miliciens antibalaka, ainsi que par des représentants politiques, religieux et de la société civile.
DES EX-SÉLÉKA DANS LE FUTUR GOUVERNEMENT ?
Le gouvernement de transition, nommé à la fin de janvier, après l’élection de Mme Samba-Panza, et formé surtout de techniciens, s’est révélé impuissant face aux bandes armées qui continuent de s’affronter dans le pays, et incapable jusqu’à présent de redresser un Etat failli depuis des décennies. Au début de juillet, la France et l’Organisation des Nations unies avaient déploré une transition « en panne » et une situation politique « nettement détériorée ».
A Bangui, qui connaît une relative accalmie après les violences intercommunautaires de ces derniers mois, la composition du futur cabinet suscite depuis plusieurs jours de nombreuses interrogations concernant l’arrivée possible de représentants des groupes armés — ex-Séléka, à dominante musulmane, et milices antibalaka, majoritairement chrétiennes — dans le prochain gouvernement.
Source : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/08/05/centrafrique-le-premier-ministre-demissionne-a-la-suite-de-l-accord-de-paix-de-brazzaville_4467202_3212.html
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