« S’ils combattent la CPI, votent contre la CPI, retirent leurs plaintes, ce sera une marque de honte pour chacun d’entre eux et leur pays s’ils le font » tel sont les propos de l’ancien secrétaire général de l’organisation des nations unies (ONU) : Koffi Anan lors du 82e anniversaire de Desmond Tutu en Afrique du Sud. Un véritable pavé dans la mare jeté à l’endroit de ces dirigeants africains réfractaire à la CPI (Cour pénale Internationale). La CPI est une juridiction permanente, de substitution chargée de juger les personnes accusées de génocide, de crime contre l’humanité, de crime d’agression et de crime de guerre. Dans cette lutte acharnée que plusieurs pays mènent contre une juridiction internationale qualifiée de partial, accusé de persécution des Africains en particulier à l’égard de ses dirigeants. Koffi Anan n’est malheureusement pas le seul africain qui nage à contre-courant de la volonté populaire, de la volonté africaine, celle de tout t’un continent qui vibre au rythme d’un affranchissement monétaire et politique. Il peut désormais compter sur le soutien indéfectible du président Ivoirien Alassane Ouattara.
On s’attendait à d’autres réactions après celles : Burundi, de l’Afrique du Sud, de la Gambie, du Kenya et la Namibie bientôt. La réaction du président ivoirien fera plus de déçu que d’heureux. Reçu récemment : ce 22 novembre par son homologue français le numéro un Ivoirien n’a pas hésité, donner son avis sur la question, il estime ; respecter la décision de ceux qui ont choisi de quitter la CPI mais la « Côte d’Ivoire ne le fera pas » dit-il. Il ajoute « la plupart des pays sont dans cette volonté, il s’agît de lutter contre l’impunité, nous devons commencer la justice au plan national, si possible ensuite au plan régional et continental ; au niveau du continent la Cour internationale fait son travail souvent d’ailleurs à la demande des pays africains et des autorités africaines ». Rappelons que ce pro-Fcfa quelques mois plutôt le jeudi 4 février 2016 au cours d’une autre visite au président français François Hollande, Alasanne Ouattara avait promis : « je n’enverrai plus d’Ivoirien à la CPI ». On peut légitiment s’interroger sur ce revers. Le procès de l’ancien chef d’État Tchadien au Sénégal ne témoigne-t-il pas d’une réelle volonté africaine d’émancipation ? Voyons de près ce que les Africains reprochent à cette Juridiction internationale.
Ils l’ont pourtant voulu, ils y ont été, déçu, ils souhaitent partir, car : « partir c’est parfois résister » : Christiane Taubira. Partir c’est faire face à la réalité, refuser ce simulacre d’impartialité. Car les faits le prouvent : sur les 10 enquêtes ouvertes par la juridiction internationale 9 sont africaines. Hasard ou pure coïncidence ? L’Afrique détient elle l’apanage des criminels ? Les raisons de l’échec de la Cpi résident dans le fait qu’elle donne l’impression de n’être que l’émanation des puissances occidentales dominatrice, qui n’hésite pas à appliquer une justice de vainqueur sur les vaincus. Incapable de lancer une enquête sur les centaines de morts en Egypte en Libye, en Côte-d’Ivoire ou Irak et en Afghanistan sous l’ère Bush père et fils ; une invasion et une occupation qui s’est soldé près de 3 millions de morts, la CPI n’a pourtant pipé mot, aucune poursuite. Car les États-Unis qui encouragent la CPI à traquer les criminels de guerre à travers le monde qui à les lui livrer protègent ses propres ressortissants. Pourtant, signataire du traité de Rome qu’ils refuseront de ratifier plus tard les États-Unis pour ne citer que ce cas-là se réfugie derrière l’ABI : ce fameux Accord Bilatéral d’Immunité qui l’absout de tous ses crimes par conséquent l’exempt de toute poursuite de la CPI. Au-delà du deux poids deux mesures s’ajoute le caractère racial que la Gambie lui reproche et que même la procureure d’origine africaine Fatou Bensouda aura du mal à faire oublier. Depuis lors des appels se multiplie comme celui de l’actuel secrétaire général de l’ONU pour demander aux pays africains de ne pas quitter la CPI. Bien qu’ayant une minorité de réticents, soucieux de leur propre intérêt, les Africains sont déterminés, car ils ont compris qu’un bourreau sans ses victimes n’est rien mais, un maitre esclavagiste sans ses esclaves n’est rien, mais il ne faut par contre pas « s’apitoyer sur le sort de cette esclave incapable d’assumer sa révolte » : Thomas Sankara.
NegroNews
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