L’idée peut paraître un peu farfelue, ou tiré par les cheveux (c’est le moins que l’on puisse dire) mais elle n’en est pas moins légitime que la lutte contre l’enrichissement illicite ou l’égalité des sexes. À sciences-po Paris, l’une des écoles les plus prestigieuses de France, un groupe d’étudiants a eu la bonne idée de créer une association pour parler des cheveux crépus, frisés et bouclés. Née d’une prise de conscience, Réjane Pacquit, Kemi Adekoya, Loubna Banou et Frank Gbaguidi tous la vingtaine révolue, tous étudiants à Sciences-Po Paris, ont fondé en 2016 l’association « Sciences Curls » dont le but est d’ouvrir la réflexion autour de ce qu’ils appellent le « cheveux texturé », les cheveux de bouclés à crépus. Un acte fondateur, dont le but est de nous réconcilier avec nos cheveux.
« À César ce qui est à César », c’est dans les colonnes du « Huffington Post » et de « Trace » que nos jeunes Réacts se sont confiés. « En cinq ans à Sciences Po, comme dans la rue, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait eu une réelle évolution. Beaucoup plus de filles osent porter leurs cheveux au naturel. L’élection d’Alicia Aylies à Miss France 2017 et sa volonté de laisser ses cheveux en sont un bon exemple, tout comme le succès de la sœur de Beyoncé, Solange Knowles. (…) C’est très important pour nous d’inclure tout le monde. Nous ne sommes pas une association noire, nous parlons tout autant aux femmes blanches qui ont des cheveux bouclés. Notre but est avant tout de réconcilier les personnes avec leur cheveux, de les libérer. » assure Kemi Adekoya, vice-présidente de Sciences Curls. « Et ce, sans gommer pour autant les différences. Tous les cheveux texturés n’ont pas la même réputation: « le cheveux bouclé est mal perçu, le cheveux crépu l’est encore plus. Les enjeux ne sont pas les mêmes », explique encore Kemi.
Lors de conférences, l’association fait intervenir des coiffeuses, des blogueuses et d’autres experts sur le sujet. Tous les membres fondateurs sont passionnés par le soin du cheveu et aiment pouvoir donner la parole à des spécialistes en la matière. Et ils ne sont pas si nombreux, dans leur grande majorité, les coiffeurs français ne savent s’occuper de ce type de cheveux. Dans la formation CAP comme dans le cursus du brevet professionnel, aucune technique n’est enseignée. Mais le sujet a aussi un pendant sociologique, voire « politique » selon Kemi, qui dépasse la question esthétique.
Sur les réseaux sociaux de Sciences Curls, des étudiants témoignent chaque semaine du rapport qu’ils entretiennent avec leur chevelure « texturée ». Au fil de ces portraits, la liberté chèrement acquise à assumer ses cheveux et à les aimer revient presque toujours.
« On est sûr d’avoir une relève ! Moi j’espère même qu’il y aura des gens qui ne sont pas de Sciences Po qui vont se dire « Bah tiens je vais aller à Sciences Po et entrer dans cette association » assume kemi.
En effet dans quelques mois, Kemi, Réjane, Franck et Loubna, trois des quatre membres fondateurs de Sciences Curls seront diplômés. Leur espoir est surtout celui d’une qui association perdure, qui va au-delà de leur simple personnalités, des clivages. Afin que ceux qui comptent intégrer l’institution, puisse aussi s’engager dans le combat pour la libération du cheveu.
NegroNews
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