Une décennie après la mise œuvre du programme PPTE, la question de la dette en Afrique refait de plus en plus surface. Kristalina Georgieva, la nouvelle directrice générale du FMI (Fonds Monétaire International) s’en est inquiétée ce lundi dans une interview à Bloomberg. Dans cet échange, elle révèle que 40 % des pays de la région seraient en difficulté, en raison du niveau de leur endettement.
Le FMI est pessimiste quant à la situation économique en Afrique subsaharienne. De moins de 30 % du PIB en 2010, la dette des Etats africains devrait passer le cap des 50 % d’ici 2020 d’après les données de l’agence, ce qui témoigne de la croissance exponentielle des emprunts qui, parfois pèsent lourdement sur l’économie.
Dans les pays comme la Zambie, la dette publique devrait passer de 92 % à 96 % en 2020, selon le FMI : « Dans les cas où la dette est dangereuse comme en Zambie, nous disons, vous devez maîtriser vos dettes. Dans d’autres cas comme en Ethiopie, nous disons que vous devez renégocier une partie de vos dettes », a -t-elle indiqué.
Les Etats africains font face à un dilemme entre mobiliser des ressources pour accélérer leur développement et éviter de tomber dans le piège du surendettement qui a dévasté bien d’économie de la région dans les années 80. Une situation d’autant plus complexe, car ces pays ne parviennent pas à générer plus suffisamment de ressource interne alors que l’aide publique au développement versée à la région a baissé de moitié. Passant de 4 % à 2 % du PIB entre les années 2000 à 2010 selon le FMI.
L’avenir semble sombre pour ces pays. Selon le FMI, la seule solution pour voir les risques de surendettement baisser est « l’autonomisation des finances en s’appuyant davantage sur des sources de financements durables, faisant de la mobilisation des recettes intérieures l’un des défis politiques les plus urgents pour la région ».
Sarah Kossonou
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