Né en 1945 en Jamaïque, Robert Nesta Marley dit Bob Marley a su survivre à la misère des ghettos pour devenir une icône mondialement reconnue de la musique jamaïcaine, du mouvement rastafari et de la liberté. Sa mère, une Noire jamaïcaine, lui donne naissance alors qu’elle n’est âgée que de dix-huit ans. Son père est blanc, superviseur à cheval des travaux des champs, et redoute la réaction de sa famille devant sa liaison avec une femme noire ; l’enfance de Bob Marley sera donc marquée par l’absence de son père, ainsi que par la misère de la campagne.
A 20 ans à peine, Marley fonde son groue musical, les Wailers. Au début des années 70, l’influence des Wailers sur le reggae est si forte que la plupart des autres grandes figures de ce genre musical intègrent le mouvement rasta et s’imprègnent de cette culture. Par conséquent, leur musique reggae devient le principal vecteur d’expression et de revendication rasta. Cette dimension revendicatrice introduit une dimension politique dans la musique jamaïcaine, d’autant plus que l’oppression du mouvement rasta par le gouvernement (maisons incendiées, flambées de violence dans les ghettos, familles jetées à la rue) nourrissent le combat des reggaemen contre l’injustice. Les grands chanteurs comme Bob Marley ne sont alors plus perçus comme des musiciens de divertissement, mais comme de véritables révolutionnaires. Ils deviennent les porte-paroles des pauvres, enfermés dans la misère des ghettos ; Bob Marley en particulier se met à attaquer violemment le système raciste de la Jamaïque, qui établit une hiérarchie sévère entre Blancs, Métis et Noirs. Ces messages sociaux sont entendus à la radio par les représentants des classes défavorisées : c’est un véritable éveil pour leur conscience politique.
La popularité du reggae et celle du mouvement rastafari se nourrissent l’une de l’autre, jusqu’à ce que les rastas deviennent une force politique avec laquelle la Jamaïque doit désormais compter. Bob Marley & the Wailers sortent l’album militant Catch a Fire en 1972, puis Burnin’, qui contient entre autre les tubes militants Get Up Stand Up et I Shot The Sheriff, apologie de la légitime défense. Marley se sépare alors de ses deux compagnons, désireux de poursuivre leur carrière en solo ; il s’associe aux I-Trees pour enregistrer Natty Dread en 1975, puis Rastaman Vibration (1976).
Bob Marley possède à cette époque une aura mystique si étendue qu’il renforce les rancœurs de certains de ses compatriotes, notamment extrémistes et racistes. En décembre 1976, il est victime d’une tentative d’assassinat aux côtés des autres membres des I-Trees ; Marley reçoit cinq balles, et Rita Marley est touchée à la tête (elle survit par miracle). Bob Marley refuse alors d’annuler les concerts prévus, arguant de ce que ceux qui s’emploient à rendre le monde mauvais ne prennent jamais de congés. Contraint à s’exiler d’une Jamaïque où il ne se sent plus en sécurité, Marley enregistre l’album Exodus en 1977, puis revient sur son sol natal l’année suivante dans le cadre d’un grand concert pour la paix. Sa visite en Afrique lui inspire ensuite l’album Survival, avant Uprising en 1980.
Cette année-là, on lui diagnostique un cancer de la peau. Mais Marley tarde à se soigner : les concerts s’enchaînent, et la religion rastafari lui interdit l’amputation du gros orteil qui aurait pu l’aider. Le cancer s’étend ; la médecine ne peut plus prolonger la vie de Bob Marley qu’au prix de terribles souffrances. Il s’éteint le 11 mai 1981, à Miami.
Negronews tient à rendre hommage à cette légende du reggae !
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