La décision n’est pas officiellement prise mais elle ne fait presque plus de doute. Yann M’Vila, suspendu sous le maillot bleu jusqu’en juin 2014, à la suite de la virée nocturne avant un match de l’équipe de France Espoirs, va faire appel de sa sanction comme il en a le droit.
Le Rennais, 22 ans, ne conteste pas le bien-fondé d’une punition et a manifestement pris conscience de l’énormité de sa faute professionnelle. Mais il a été franchement sonné en apprenant le verdict de la commission de discipline. Il s’attendait, certes, à une suspension mais pas aussi longue (vingt mois).
Du côté de ses amis, beaucoup ont l’impression que la Fédération française de football (FFF) a voulu s’acheter une morale après les faibles sanctions infligées aux principaux acteurs de la mutinerie de Knysna en 2010 : cinq matchs de suspension pour Patrice Evra, alors capitaine, trois pour Franck Ribéry et un pour Jérémy Toulalan. La sensation qu’en deux ans, la FFF est passée d’une franche légèreté à une sévérité beaucoup trop grande existe chez les proches du Rennais, qui ne veulent pas voir Yann M’Vila payer, à l’excès, une faute qu’il ne conteste pas.
En fin de semaine, M’Vila et ses représentants ont soupesé le pour et le contre d’un éventuel appel. En refusant le verdict, M’Vila allait-il abaisser encore plus une cote de popularité en chute libre? Allait-il être soutenu par les joueurs français ?
La première réaction de Bixente Lizarazu lui a fait du bien au moral. « C’est disproportionné par rapport à Knysna, a estimé l’ex-international français. En Afrique du Sud, ça valait le double. Or ça reste le plus grand fiasco de l’histoire du foot français. »
Le soutien de Franck Ribéry l’a encore plus touché. « Je trouve que cette sanction est sévère, a lâché le Munichois. C’est d’autant plus difficile qu’il traversait déjà une période compliquée. Ce n’est pas la meilleure façon d’aider un joueur à revenir à son meilleur niveau. Il est certain qu’il méritait une sanction, mais plutôt une amende. Le suspendre jusqu’en 2014, c’est franchement exagéré. »
Selon les textes en vigueur, Yann M’Vila a un délai de dix jours à dater de l’annonce de sa sanction pour faire officiellement appel. Il sait qu’il n’a, de toute façon, pas grand-chose à perdre.
Source : leparisien.fr
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