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‎[POLITIQUE] CENTRAFRIQUE : LA RÉBELLION ACCEPTE DES NÉGOCIATIONS

Les rebelles centrafricains, confrontés à la force africaine déterminée à les empêcher de marcher sur Bangui, ont annoncé mercredi qu’ils stoppaient leur avancée vers la capitale. Ils acceptent d’entamer des pourparlers de paix avec le gouvernement centrafricain.

« Je confirme que nous avons décidé de suspendre l’offensive en direction de Bangui et nous allons envoyer une délégation au Gabon en vue de participer aux pourparlers de paix ». C’est par ces mots qu’Eric Massi, porte-parole de la rébellion centrafricaine, a annoncé que les forces rebelles acceptaient de négocier avec le gouvernement du président François Bozizé.

Eric Massi a cependant réaffirmé l’exigence des rebelles que François Bozizé quitte le pouvoir tout en proclamant que la rébellion du Séléka ne voulait pas prendre la capitale. « Nous disons que le départ du président Bozizé reste toujours pour nous une exigence parce que nous mettons en doute sa sincérité », a déclaré le porte-parole.

Après avoir enlevé plusieurs villes du nord et du centre depuis le 10 décembre face à une armée centrafricaine (Faca) incapable de lui résister, la rébellion du Séléka campe à Sibut, à 160 kilomètres au nord de la capitale centrafricaine. Dans sa ligne de mire se trouve la ville de Damara, dernier verrou à 75 km de Bangui, où est positionnée la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac), qui s’est renforcée ces derniers jours.

« Déclaration de guerre »

Le général Jean-Félix Akaga, chef de la Fomac a clairement prévenu mercredi la rébellion que toute tentative de marcher sur Bangui serait considérée comme « une déclaration de guerre ».

Les effectifs de la Fomac, dont le gros des troupes est tchadien, devraient atteindre 760 hommes à la fin de la semaine, selon une source au sein de la Fomac. A ces effectifs s’ajoutent 600 soldats envoyés par la France, l’ancienne puissance coloniale, officiellement pour protéger et éventuellement évacuer ses ressortissants.

Le chef de l’Etat tchadien, Idriss Déby Itno, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) et allié du président Bozizé, qu’il a aidé à prendre le pouvoir en 2003, avait déjà prévenu lundi que Damara constituait « une ligne rouge à ne franchir par aucune des deux parties ».

Les troupes tchadiennes sont officiellement déployées dans le cadre de la Fomac, mise en place en 2008 pour aider à la stabilisation du pays, et qui était dans un processus de retrait définitif au moment du début de l’offensive rebelle.

Les pays d’Afrique centrale réclament depuis le 21 décembre la tenue de pourparlers à Libreville, au Gabon, entre le gouvernement et la rébellion.

Le président Bozizé s’est déclaré prêt à un dialogue sans condition en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale. Chez les opposants, d’autres voix commencent à se faire entendre.

Je suis en faveur de pourparlers à Libreville mais j’exige que tous les partis centrafricains soient associés », a déclaré à l’AFP Nelson Ndjadder, coordonnateur et délégué Europe de la Convention patriotique pour le salut wa kodro (CPSK), une composante minoritaire de la rébellion. Selon lui, aucune date n’a encore été fixée pour ces discussions.

Par ailleurs, le Chef d’État centrafricain a congédié son fils, qui assumait les fonctions de ministre de la Défense, le 2 Janvier 2013. Le président estime que son fils a échoué dans sa mission qui consistait à repousser la rébellion. Bozizé s’est nommé à la tête de ce ministère.

Source : Avec l’Express

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