Les téléphones cellulaires transforment l’Afrique. Mo Ibrahim est l’homme qui les a lancés sur le continent. Quand il a remarqué ce nouveau marché dans les années 1990, cet entrepreneur soudanais a mis en place un vaste réseau de téléphonie mobile couvrant l’Afrique de l’Est. En 2005, M. Ibrahim a vendu sa compagnie, Celtel, pour 3,4 milliards de dollars. Depuis, il concentre ses énergies à transformer l’Afrique en publiant un classement annuel sur la gouvernance – et il offre une récompense annuelle de 5 M$ à un dirigeant africain démocratiquement élu qui a bien gouverné son pays et qui a volontairement quitté le pouvoir.
Mohamed (Mo) Ibrahim
Âge : 66 ans
Expérience : Il est né dans le nord du Soudan. Il a fondé une compagnie de téléphonie mobile, connue sous le nom de Celtel, qui compte 24 millions de clients dans 14 pays africains. Il est un philanthrope qui travaille à étendre la démocratie en Afrique.
Personnel : Il est allé à l’université en Égypte et au Royaume-Uni. Il a une fille et un garçon.
Dans les nouvelles : Il est le fondateur de la Fondation Mo Ibrahim, qui donne 5 M$ annuellement à un leader démocratique africain qui a quitté son poste après avoir bien gouverné.
Extraits de l’interview pour journalmetro :
Quels sont les autres défis (des Africains) ?
Nous avons besoin de deux choses : du leadership et de la gouvernance. Je ne veux pas simplement dire la fin du vol et de la corruption. Je parle d’éducation, de soins de santé, de règles économiques. Nous avons aussi besoin de leaders visionnaires qui prennent les bonnes décisions et les décisions difficiles. Si nous avons ça, la route devant nous sera parfaitement claire.
Quand l’aide au développement devrait-elle cesser? Maintenant, peut-être ?
Nous devons mettre cela en perspective. Les gens considèrent l’aide comme étant le moteur économique principal de l’Afrique. Ça ne l’est pas. Le montant total de l’aide est d’environ 30 G$ par an. Alors que le budget annuel de l’Afrique dépasse les 500 G$. Nous devrions nous concentrer sur ça. Que faisons-nous avec cet argent? Quel pourcentage est dépensé légitimement? Le développement peut être un catalyseur pour la bonne gouvernance. Ça aide les gens à aller dans la bonne direction, mais ça ne permettra pas de construire l’Afrique.
Mo Ibrahim récompense des dirigeants africains exemplaires
Depuis 2005, la Fondation Mo Ibrahim décerne tous les ans un prix prestigieux à un dirigeant africain démocratiquement élu qui a gouverné de manière exemplaire et a quitté la vie politique au terme de son mandat. Le prix est de 5 M$ répartis sur 10 ans et de 200 000 $ par année, à vie.
«Nous voulons mettre en valeur les héros méconnus, explique Ibrahim. Prenez Joaquim Chissano. Tout le monde se demande qui est Chissano. Car les gens connaissent uniquement les mauvais dirigeants africains. En tant que Président du Mozambique, M. Chissano a mis fin à la guerre civile et à libéraliser le pays pour finalement quitter son poste.»
Lauréat du prix l’an dernier, Pedro Pires, du Cap-Vert, a aidé son pays à sortir du groupe des pays les moins avancés, et ne s’est pas enrichi. Lorsqu’il a perdu les dernières élections, il a dû emmener sa famille pour aller vivre dans la maison de sa mère, raconte M. Ibrahim.
«Il est important de nous rendre compte que nous avons des modèles de réussite en Afrique. Je veux que le Prix Ibrahim récompense ce genre de dirigeants. L’Afrique a des héros, mais les gens ne semblent connaître que Nelson Mandela.»
Source : journalmetro.com
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