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États-Unis : Ernest J. Gaines, figure emblématique du « roman du Sud », s’est éteint à 86 ans

L’écrivain Ernest J. Gaines est mort ce mardi des suites d’une crise cardiaque à l’âge de 86 ans. Il est connu aux États-Unis comme un des auteurs majeurs du roman du Sud. Avec plusieurs œuvres à son actif, il est notamment connu pour son roman engagé, Dites-leur que je suis un homme. Ecrit en sept ans et publié en 1993, ce livre qui lui vaut le National Book Critics Circle Award ainsi qu’une nomination au prix de Pulitzer, dénonce les inégalités de traitement entre Noirs et Blancs par le prisme d’un jeune noir illettré, accusé à tort du meurtre d’un blanc dans la Louisiane des années 1940.

Né le 15 janvier 1933, Ernest Gaines quitte la Louisiane pour la Californie à l’âge de quinze ans. Durant ses études, il lisait les grands classiques de la littérature, mais n’y retrouve jamais satisfaction. Insatisfait, il décide de prendre en main sa plume et s’adonne à l’écriture. C’est alors à l’âge de vingt-trois ans, il publie sa toute première nouvelle, intitulé Catherine Carmier en 1964.

Généralement, ses textes sont basés sur des faits réels. L’impérialisme blanc se confronte à la quête de dignité d’une nouvelle génération afro-américaine portée par ses idéaux. Bon nombre de ses narrateurs témoignent des conflits et des drames qui animent la ville fictive de Bayonne. En 2012, Barack Obama, alors président des Etats-Unis, lui décerne la Médaille des nationale des arts. Douze ans plutôt, il était fait chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en France.

Ses premiers écrits se sont faits en rédigeant les lettres des anciens leaders. Pour lui, il essaie juste de donner en mots ce qu’ils n’arrivent pas à exprimer facilement. « D’une certaine manière, c’est là que tout est né, je continue à écrire leurs lettres », affirmait l’écrivain qui avait été nominé pour le prix Nobel de littérature en 2004 sans le décrocher. « Je suis né un dimanche pendant la saison de la canne à sucre, et ma mère est repartie aux champs deux ou trois jours après ma naissance. Ces hommes et ces femmes du sud sont les héros de ma vie : qu’ils aient survécu avec tant de dignité, voilà ce que je cherche ».

« C’était un géant au regard triste. Du haut de sa stature imposante, Ernest J. Gaines remplissait l’espace de ce regard, un regard qui laissait deviner l’enfant qu’il avait été », s’est exprimée Liana Levi, fondatrice de la maison d’édition qui publiait la version française de ses livres. Selon elle, c’est une figure majeure du « roman du Sud » qui s’est éteinte.

Ernest J. Gaines enseignait également l’écriture créative à l’université, transmettant ce souci du réalisme, tant sur le fond que sur la forme.

Awa TRAORE

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