EN AFRIQUE DU SUD LES MÉTIS S’INSURGENT À LEUR TOUR

Pauvres, dépourvu de toutes structures, mal-logés, oisifs, abandonnés, drogués et délinquants. « La fracture sociale est là, et elle est flagrante. » Voilà, de manière assez dramatique, comment nos confrères d’Rfi dépeignent les habitants d’Eldorado Park. Ce ne sera pas faute, d’affirmer sans ambage qu’il existe bel et bien (au-delà de ce que l’on pérore sur son développement) une Afrique du Sud à double, voire triple vitesse. Une Afrique du Sud syndrome d’un multiculturalisme raté et dont le cocktail explosif des maux, tôt ou tard, finira par faire « boum ! ». Difficile de croire le contraire : vu qu’il ne se passe plus un mois sans qu’on évoque une situation sociale tendue en Afrique du Sud.

Rfi, nous rapporte également, que cette semaine, des manifestations violentes ont encore éclatés dans plusieurs townships de la banlieue sud de Johannesburg. Des affrontements dans les quartiers pauvres d’Eldorado, Ennerdale, Kliptown, qui se sont rapidement propagés d’un quartier à l’autre. » S’il ne s’agissait au départ que de manifestations contre le manque de logement, contre le chômage élevé, qui a rapidement tourné en heurts, Eldorado park n’a en effet pas été épargné.

Eldorado Park est l’une des plus vieilles communautés métisses de Johannesburg, un township créé sous l’apartheid. Aujourd’hui, ce quartier qui concentre tous les maux semble marginaliser, stigmatiser par les autorités sud-africaines comme ses habitants, qui représentent 9 % de la population du pays.

En effet, les « coloureds » ou « brown » comme ils se définissent, habitent principalement le sud du pays et parle majoritairement l’afrikaans, dérivé de la langue néerlandaise. Cette communauté, qui pourtant représente environ 9 % de la population de la nation arc-en-ciel, se sent exclue, laissés en rade. Une riveraine d’Eldorado park, confie au micro d’Rfi « Avant, raconte-t-elle, il y avait plus de cliniques, plus d’écoles pour nous. Mais aujourd’hui il n’y a rien. Le taux de chômage est tellement élevé. Par exemple moi je suis infirmière de formation, mais je ne peux pas trouver de travail dans un hôpital public, parce qu’il n’embauche pas de métis. Je ne sais pas pourquoi, c’est comme si on était rien. Sous l’apartheid, on n’était pas assez blanc, aujourd’hui, on n’est pas assez noir. »

Instaurée comme une catégorie à part par l’apartheid, cette communauté est souvent rejetée par les Noirs comme les Blancs. Les métis, sont des véritables laissés-pour-compte de l’ouverture démocratique en Afrique du Sud, ne sont jusqu’aujourd’hui encore pas aussi bien lotis que les Blancs et n’ont pas les mêmes avantages que les Noirs. Un malaise partagé par la population qui accuse le gouvernement de délaisser la communauté métisse. D’ailleurs, dans ces quartiers métisse quasiment plus personne ne vote pour le parti au pouvoir, l’ANC. De son côté, l’ANC, estime qu’il « a fait de l’unification de la nation arc-en-ciel sa priorité, dans le but d’éviter toute politique qui pourrait la diviser davantage ».
NegroNews

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