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[CULTURE] JERRY RAWLINGS, PRÉSIDENT D’UN GHANA MODERNE

UN CHEF D’ÉTAT MÉTIS, SYMBOLE DU PROGRESSISME AFRICAIN

Jerry John Rawlings, a marqué d’un sceau indélébile le Ghana en restaurant sa fierté, en industrialisant le pays, en instaurant la démocratie. Retour sur un destin d’exception.

Pendant l’époque coloniale, les Métis étaient le plus souvent des courroies de transmission entre le pouvoir colonial blanc et les masses noires. Ce fut notamment le cas au Sénégal. La décolonisation venue, plusieurs Métis ont pris résolument le parti du peuple africain. Tel fut le cas de Jerry John Rawlings.

Né Jérémie John Rawlings, le 22 Juin 1947 à Accra, Côte d’Or, l’ancien chef d’Etat est né d’un père écossais et d’une mère ghanéenne, d’ethnie Ewe. Tout comme Bob Marley, Jerry Rawlings n’a jamais connu son père. Sa mère n’a jamais voulu en parler avec lui. Devenu adulte, le président tenta d’établir un contact avec son géniteur, qui lui ferma la porte au nez. Avec sa couleur de peau qui signait son métissage mais sans repères pour l’identifier précisément, JJ Rawlings trouva son exutoire en politque : il décida de se construire en luttant de façon permanente contre toutes les injustices.

Menacé de mort, il dresse un réquisitoire du pouvoir en place.

Rawlings est apparu sur la scène politique ghanéenne le 15 mai 1979, où il dirige un groupe d’officiers de la Force aérienne du Ghana dans une tentative de coup sur le régime de Fred Akuffo qui a abouti à son arrestation et l’emprisonnement. Il a été traduit en cour martiale en public et condamnés à mort. Le mouvement du 4 juin a renversé le gouvernement Akuffo et libéré le groupe Rawlings de prison quelques semaines avant les élections générales ont été programmées.

Rawlings a mené ce qu’elle a appelé un assainissement, où de grosses sommes d’argent détournée par le dernier gouvernement ont été récupérées et l’inflation a été stabilisée. Il annonçait quotidiennement à la radio les fraudeurs présumés et a exigé leur comparution devant l’AFRC. Une élection partielle tenue cette année a été remporté par le Dr Hilla Limann de la République populaire National Party (PNP). Cependant, le 31 Décembre, 1981 Rawlings et le gouvernement de l’AFRC a renversé le Dr Limann, citant la mauvaise gestion économique. Rawlings s’est par la suite installé comme président à la tête du Conseil de défense nationale provisoire (PNDC) du gouvernement avec lui-même en tant que président.

Dès lors, en tant que nouvel homme fort du Ghana, Rawlings a deux objectifs majeurs : instaurer une stabilité politique en luttant contre la corruption, et réduire considérablement les inégalités économiques et sociales.

La politique menée par Sankara constituait une critique implicite de gaspillage des autres chefs d’Etat africains, qui pouvaient donc le considérer comme une menace. Seul Rawlings, le chef d’Etat du Ghana, lui manifestera jusqu’au bout son amitié. Il lui proposera même un refuge quand les menaces de Blaise Compaoré, son futur assassin, se firent plus précises.

Entre 1983 et 1987, l’axe Ouagadougou-Accra était l’un des plus solides. Notamment, en termes de convergence idéologique. Mais plus encore à travers la personnalité de leurs deux chefs d’Etat. Lesquels donnaient l’impression d’être sortis du même moule : celui de la conscience dénonciatrice et revendicatrice. Depuis la discipline militaire jusqu’à la conception du bien public et sa gestion, en passant par la lutte contre les injustices sociales. L’un et l’autre poussent alors leur pays respectifs sur le terrain des grands travaux, sans pour autant renoncer à leur engagement personnel sur la scène internationale.

Rawlings a pris sa retraite des Forces armées en 1991 pour mettre en place le National Democratic Congress. Ce parti, avec Rawlings comme son candidat, a remporté 58,3% des voix (le plus grand pourcentage gagné par un candidat à la présidentielle dans l’histoire politique du Ghana) dans les élections de 1992. L’opposition, le New Patriotic Party (NPP) a affirmé que l’élection a été volée, bien que les observateurs internationaux ont jugé les élections « largement libres et équitables. » En 1996, Rawlings a remporté les élections générales de 57 pour cent et les élections ont été jugées largement libres et équitables par les observateurs internationaux. Il a cédé le pouvoir à son principal opposant au cours d’élections démocratiques en 2000.

Rawlings est marié à Nana Konadu Rawlings Agyeman et a quatre enfants: trois filles et un garçon. Il est le co-lauréat du Prix 1993 contre le World Hunger, qui lui servait de capital d’amorçage dans l’établissement de l’Université des Etudes de Développement (UDS) dans le nord du Ghana. Son régime reste le symbole d’une industrialisation réussie, d’une indépendance réelle et de fierté retrouvée pour les Ghanéens.

Source : projetmetis.fr

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