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[CULTURE] 10 JANVIER : FÊTE DU VAUDOU À OUIDAH

Ouidah est connue pour le rôle principal qu’elle a joué dans la traite des esclaves au cours des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, où presque un million de personnes a été embarqué sur des navires et, depuis la plage de Ouidah, transporté à travers l’Atlantique. À l’origine, pourtant, Ouidah (autrefois Gléwé) n’était qu’un petit village dans un petit royaume de Xwéda, qui parvenait à subvenir aux besoins de ses habitants grâce à l’agriculture, la chasse et la pêche dans les lagunes côtières – loin des dangers de la mer et des marées.

Les Béninois célèbrent la « fête du vaudou » au cours d’une grande cérémonie annuelle organisée à Ouidah (sud) qui attire des milliers de leurs voisins ouest-africains mais aussi des adeptes venus du Brésil, d’Haïti, de Cuba ou des États-Unis, où le vaudou importé par les esclaves reste encore vivace.

Apparu dès la fin du XVIème siècle dans la ville de Tado, sur les rives du fleuve Mono qui sépare le Bénin du Togo, le vaudou est pratiqué par au moins 62% de la population (6,7 millions au total), essentiellement dans le sud du pays, selon les dernières statistiques officielles du Bénin.

Qu’ils soient Fons chrétiens ou Yorubas musulmans, les fidèles continuent toutefois pour la plupart de célébrer en parallèle le culte des « vodouns » (« esprits » en langue fon, l’une des principales ethnies du sud). Ils sont symbolisés dans les temples ou les maisons familiales par les « lègbas » : de petits monticules de terre ou de glaise auxquels sont faites des offrandes, le plus souvent sous forme d’alcool ou de sang d’un petit animal sacrifiés.

On recense jusqu’à 200 divinités, qui représentent essentiellement les éléments naturels (le fer, la mer) et les animaux (pythons, chauves-souris) ou encore les maladies, la guerre ou la virilité.

Soucieux de protéger ces cultes, les députés béninois ont adopté en août 1998 une loi instituant le 10 janvier « journée nationale des religions traditionnelles ».

Ce jour férié au Bénin est également l’occasion pour nombre de leurs voisins togolais, nigérians ou ghanéens qui révèrent les « vodouns » de se rendre à Ouidah, à une quarantaine de km à l’ouest de Cotonou, pour une grande cérémonie traditionnelle organisée par Daagbo Hounon Houna, un des principaux dignitaires du culte vaudou.

Danses au son des tambours rituels, invocations par les grands-prêtres de leurs esprits tutélaires avec transes à la clef… Des milliers d’adeptes se pressent chaque année sur la plage de Ouidah, autour de la « porte du non retour » où des centaines de milliers d’Africains ont été déportés comme esclaves vers les îles des Caraïbes ou le continent américain au cours des siècles passés.

Certains adeptes haïtiens, brésiliens ou cubains profitent de cette « fête du vaudou » pour venir au Bénin et faire mentir cette légende du « non retour », que les esclavagistes prêchaient auprès de leurs victimes pour éviter les révoltes à bord des navires négriers.

Au Brésil, le « vodoun » béninois est devenu le Candomblé, une religion polythéiste introduite il y a deux siècles par des esclaves Yorubas déportés du Golfe de Guinée et qui reste encore très vivante et libre.

De 3,5 à 4 millions d’Africains ont été amenés au Brésil à partir du XVIème siècle pour y travailler comme esclaves et leur culte « idôlatre » a été victime d’une grande répression de la part des colons portugais.

Pour survivre aux persécutions, les adeptes se mirent donc à mélanger leurs divinités, les « orixas », et les saints catholiques, donnant naissance au syncrétisme religieux.

Aujourd’hui, un peu plus de cent ans après l’abolition de l’esclavage, 45,33% de la population brésilienne est noire ou métisse et on estime à 73.000 le nombre de « terreiros » (lieux de culte du Candomblé) dans tout le Brésil, qui compte 170 millions d’habitants.

Si près de 80% de la population se déclare catholique – ce qui fait du Brésil le plus grand pays catholique du monde, nombreux sont ceux qui pratiquent ce syncrétisme religieux. Certains des adeptes du Candomblé sont des personnalités en vue, telles que l’écrivain bahiannais Jorge Amado, décédé en 2001.

A Cuba, l’héritage du vaudou béninois reste un phénomène marginal, pratiqué uniquement par des descendants d’émigrés haïtiens, qui suivent la règle de Ocha ou Santeria, d’origine yoruba.

Les « vodouns » ont également marqué les esprits jusqu’aux Etats-Unis. La Nouvelle-Orléans, ville « créole » par excellence, dispose depuis 1972 d’un « musée du vaudou » et la tombe de Marie Laveau, fameuse prêtresse vaudou née en 1794, y est aussi visitée que celles de quelques chanteurs de blues célèbres.

Source: ufctogo.com

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