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‎[POLITIQUE] LA FRANCE, POTENTIELLEMENT RICHE PAR L’ESCLAVAGE MONÉTAIRE DE L’AFRIQUE

Le Franc CFA a été créé le 25 décembre 1945 par la France selon l’article 3 du décret n° 45-0136 et publié au Journal Officiel français du 26 décembre 1945. Un bien curieux cadeau de Noël aux Africains.

Jean Boissonnat, membre du Conseil de la politique monétaire de la Banque de France (1994-1997) disait ceci en parlant du Franc CFA:
« Pratiquement toutes les décisions étaient prises à Paris. La zone franc a permis à la France de se fournir en certaines matières premières (plomb, zinc, manganèse, nickel, bois, phosphates, oléagineux, uranium…) sans débourser des devises. On a calculé qu’elle représentait (pour la France) 250 millions de dollars par an d’économies de devises. La métropole a acheté, en 1954, pour 365 milliards de marchandises (principalement des produits). On a estimé que 500.000 Français de la métropole tiraient leur moyens d’existence de l’ensemble économique de la zone franc. » « La Zone Franc: Survivance du Passé ou Promesse d’Avenir » dans La Croix, 17 février 1960.

Quelques décennies plus tard, strictement rien n’a changé et les Africains continuent d’approvisionner l’économie française gratuitement comme les Français, sous occupation, le faisaient jadis en direction de l’Allemagne nazie.

« L’institution et le fonctionnement du soi-disant accord de compensation valurent à l’Allemagne des avantages considérables. Grâce à lui, elle put acheter gratuitement et sans limitation toutes les ressources françaises nécessaires à la poursuite de la guerre et à la subsistance de sa population. » Pierre Arnoult (Inspecteur général des Finances), « Les finances de la France et l’occupation allemande (1940-1944) ». p.192 (1951)

C’est en 1963 que les Accords de Yaoundé I marque le début de la coopération entre l’Europe et 18 États africains dont ceux de la zone CFA. Au fil du temps, ces accords vont connaitre nombreuses mutations, mises à jour, et une adhésion progressive d’autres États au concept:
– Accords de Yaoundé II en 1969;
– Accords de Lomé I en 1975;
– Accords de Lomé II en 1979;
– Accords de Lomé III en 1984;
– Accords de Lomé IV en 1989;
– Accords de Cotonou en 2000;
– Et aujourd’hui les fameux APE (Accords de Partenariats Economiques).

Le mot « coopération » fait partie de la quincaillerie des mots mielleux qui caractérisent le discours philanthropique de l’Occident pour placer un écran de fumée sur la logique de prédation dans laquelle cet Occident entraîne toute l’Afrique.

Jean Foyer, ministre de la coopération française (1961-1962) et ancien garde des Sceaux du général de Gaulle et connu pour être l’un des artisans de la Constitution française de 1958, déclara: « On a passé avec eux (les pays africains de la zone CFA) des accords (dits de coopération) sur les matières premières stratégiques. Ces accords sur les matières premières stratégiques les obligeaient tout simplement à nous proposer à nous en premier lieu de nous accorder des concessions mais en ne les obligeant d’ailleurs pas à le faire. » « Cameroun: Autopsie d’une indépendance », film réalisé par Gaëlle Le Roy et Valérie Osouf (2009)

Le dénominateur commun de ses accords est, pour le cas de la France étudié ici, l’exportation des matières premières vers la France sans tarifs douaniers et l’importation en Afrique, sans barrière douanière, des produits finis qui ont été manufacturés en France.

L’achat, si on peut l’appeler ainsi, par la France de ses matières premières se fait en créditant les comptes d’opérations des pays africains de la zone CFA (ces comptes sont en France) sans pour autant les payer concrètement. En clair, cet approvisionnement en matière première est gratuite pour la France. C’est ainsi que les pays africains de la zone CFA sont pris en otage par la France dans la mesure où leur argent est supposé être dans ses nébuleux comptes d’opérations dont seul la France connaît le secret.

« En 1966… le gain total de 1.220,3 millions de franc français résulte d’un apport de 221 millions de la France, d’un apport de 1.218,6 millions des États africains et malgache et d’un apport de 193,3 millions des autres pays de la zone franc (Mali excepté), soit 1 632,3 millions de francs. » Journal officiel de France du 15 avril 1970 page 209

Donc, l’apport concret des pays africains est 6 fois plus élevé que celui de la France.

Qui développe qui? Qui aide qui?

La France utilise les capitaux des pays africains de la zone Franc CFA pour couvrir ses déficits budgétaires et rembourser ses dettes publiques.

« L’avantage que représente pour le Trésor français l’existence de soldes créditeurs aux comptes d’opérations est réel, car ils sont l’une des ressources qu’utilise le Trésor français pour financer la charge qui résulte pour lui des découverts d’exécution des lois de finances et de l’amortissement de la dette publique. » Xavier de La Fournière, « La zone Franc », Presses Universitaires de France. Collection « Que sais-je? » n° 868, 1971.

« Nous sommes dans la zone franc. Nos comptes d’opérations sont gérés par la Banque de France, à Paris. Qui bénéficie des intérêts que rapporte notre argent ? la France. » Omar Bongo dans Libération, 18 septembre 1996. p.6

Jacques Chirac d’avouer ce qui suit: « On oublie une chose… C’est qu’une grande partie de l’argent qui est dans notre porte-monnaie vient précisément de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique. Pas uniquement, mais beaucoup vient de l’exploitation de l’Afrique ! Alors il faut avoir un petit peu de bon sens. Je ne dis pas de générosité, mais de bon sens, de justice pour rendre aux Africains, … Je dirai… ce qu’on leur a pris. D’autant que c’est nécessaire si l’on veut éviter les pires convulsions ou les difficultés avec les conséquences politiques que ça comporte dans le proche avenir. » Dans le documentaire « 10 mai Africaphonie », 2008.

C’est ainsi que le professeur Nicolas Agbohou dit avec raison que: « LE FRANC CFA EST L’ÉPINE DORSALE DE LA FRANÇAFRIQUE. »

Bref, tous ceux qui parlent de mettre fin à la Françafrique, aux relations sulfureuses avec la France, sans tuer le Franc CFA sont simplement des mystificateurs, des marchands d’illusions.

Source : Uhem Mesut

Commentaires

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Commentaires

  1. habib dit :

    pfff… qu’est ce qu’on y peut maintenant je pense pas qu’il soit impossible d’y remédier mais se sera vraiment problématique dans la mesure où non seulement les relations entre la france et ses partenaires africains sont solidement nouées mais aussi ça ne sera pas facile parce que les étapes à franchir sont nombreuses et nécessite une solidarité sans faille vis à vis des africains, mais surtout le pourcentage sur le francs CFA entre ces pays concernés sont trés larges.