TCHAD : LA GRÂCE ACCORDÉE À 58 DÉTENUS POLITIQUES

Une cinquantaine de prisonniers politiques ont été libérés le 31 décembre dernier au Tchad, lors d’une cérémonie organisée à la maison d’arrêt d’Amsinené et présidée par le ministre de la Justice, Djimet Arabi, ont rapporté, lundi, des médias locaux.

Ils sont au total cinquante-huit ex-détenus de la maison d’arrêt de Ndjamena à avoir recouvré la liberté ce 31 décembre 2018, dans le cadre d’une amnistie générale décrétée en mai dernier par le président Idriss Déby en faveur d’ex-rebelles. Ils ont reçu des mains de l’autorité judiciaire, des actes de libération, actes qui les dispensent de toute poursuite pour des infractions commises entre 1991 à juin 2018. Trente-sept prisonniers étaient détenus au bagne de Koro Toro, situé dans le Nord désertique tchadien, quatre venaient de Moussoro, à 300 km au nord-est de la capitale, et les 17 autres étaient enfermés à N’Djamena.

Abdoulaye Shérif Djorop, directeur administratif pénitentiaire et de la réinsertion sociale, a rappelé les différentes infractions qui leur étaient reprochées. Selon lui, il s’agissait de personnes ayant menacé l’intégrité de l’Etat et qui étaient détenus pour : « trahison, espionnage, atteinte à la défense nationale, présence irrégulière dans certains lieux, atteinte à l’ordre constitutionnel, atteintes contre les institutions de l’État, organisation de bandes armées et de mouvements insurrectionnels ».

Les graciés du lundi dernier ont reçu, à la fin de la cérémonie de libération, des réquisitions de non poursuite. Pour M. Abdoulaye Chérif, l’amnistie qui leur est accordée a pour but de les amener à s’amender, se repentir et s’adapter dans leurs communautés d’origine par une réinsertion.

« Je vous demande d’apprécier à sa juste valeur cette perche qui vous a été tendue par le président de la République. Vous devez dorénavant être des citoyens modèles et vous inscrire sur les valeurs de paix et d’unité nationale prônées par la 4ème République », a déclaré le ministre Djimet Arabi, en charge de la justice, à l’endroit des bénéficiaires de l’amnistie.

Les ex-détenus, quant à eux, ont remercié les hautes autorités qui ont pris cet acte pour leur permettre de recouvrer la liberté. Parlant au nom de tous les bénéficiaires de cette amnistie, Ramadan Servis Guiem a déclaré qu’ils n’allaient « plus retourner encore en prison ».

Pour le ministre tchadien chargé des Droits de l’homme a déclaré que l’armistice générale par le président Déby n’est pas sélectif. Mais elle concernerait « l’ensemble des Tchadiens aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur ». Pourtant, plusieurs autres détenus pouvant bénéficier de cette même grâce n’en font pas partie.

Stéphane Baï

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