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SOUDAN : OMAR EL-BÉSHIR RENVERSÉ PAR UN COUP D’ÉTAT MILITAIRE

Après près de 30 ans de pouvoir, le président soudanais Omar el-Béshir a été évincé et arrêté, a annoncé jeudi le ministre de la Défense du pays dans un message diffusé à la télévision nationale.

Fin de l’ère el-Béshir

Awad Ibn Ouf a déclaré ce 11 avril à la télévision publique que l’armée avait décidé de superviser une période de transition de deux ans suivie d’élections. Il a également indiqué qu’un état d’urgence de trois mois était en train d’être mis en place.

« J’annonce, en tant que ministre de la Défense, le renversement du régime et la détention de son chef dans un lieu sûr », a déclaré M. Ibn Ouf dans un communiqué.

Les manifestations contre Omar el-Béshir, qui dirige le Soudan depuis 1989, sont en cours depuis plusieurs mois. En attendant, le groupe principal qui a organisé les manifestations a appelé à la poursuite de celles-ci jeudi, en dépit de l’intervention militaire.

Un coup d’État militaire

M. Ibn Ouf a déclaré que le pays souffrait de « mauvaise gestion, de corruption et d’absence de justice » et s’est excusé « pour les meurtres et la violence qui ont eu lieu».

Il a ajouté que la constitution du Soudan était suspendue, les frontières fermées jusqu’à nouvel ordre et que l’espace aérien était fermé pendant 24 heures. À l’annonce de la nouvelle, des foules de manifestants se sont rassemblées devant le siège de l’armée à Khartoum, la capitale, embrassant des soldats et grimpant au-dessus de véhicules blindés.

Les services de renseignements soudanais ont annoncé la libération de tous les prisonniers politiques, a rapporté l’agence de presse Suna.

Oumar el-Béshir fait l’objet d’un mandat d’arrêt international délivré par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse d’avoir organisé des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité dans la région du Darfour, à l’ouest du Soudan.

Qu’en est-il des manifestations ?

Dans une déclaration ferme, la principale organisation derrière les manifestations, la Sudanese Professionals Association (SPA), a déclaré que l’armée avait annoncé un « coup d’État » qui reproduirait les mêmes « visages et institutions contre lesquels notre grand peuple s’est révolté ».

Elle a exhorté la population à poursuivre son sit-in devant le siège de l’armée à Khartoum et à rester dans les rues de villes du pays. « Ceux qui ont détruit le pays et tué le peuple cherchent à voler chaque goutte de sang et de sueur que le peuple soudanais a versé dans sa révolution qui a secoué le trône de la tyrannie », lit-on dans le communiqué.

La SPA a déjà exigé que toute administration transitoire ne devrait inclure personne de ce qu’elle a appelé le « régime tyrannique ».

Dans le viseur de la justice international

Les protestations qui avaient été déclenchées, à l’origine en raison d’une augmentation du coût de la vie, ont fini par exiger la démission du président et de son gouvernement.

Malgré un mandat d’arrêt international délivré par la CPI, il a remporté des élections consécutives en 2010 et en 2015. Toutefois, sa dernière victoire a été entachée par un boycott des principaux partis d’opposition. Le mandat d’arrêt a conduit à une interdiction de voyager internationale. Oumar el- Béshir a toutefois effectué des visites diplomatiques en Égypte, en Arabie Saoudite et en Afrique du Sud. En juin 2015, il a été contraint à quitter précipitamment l’Afrique du Sud par un tribunal qui s’était demandé si le mandat d’arrêt devait être exécuté.

Stéphane BAI

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