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[SOCIÉTÉ] UN MEURTRE COMMIS IL Y A 20 ANS RELANCE LES ACCUSATIONS DE RACISME DE LA POLICE BRITANNIQUE

Les méthodes de la police britannique, épinglées à plusieurs reprises, sont une nouvelle fois critiquées. Depuis le début de la semaine, la chaîne de télévision Channel 4 et le quotidien The Guardian ont distillé les révélations accusant la Metropolitan Police, la police londonienne, d’avoir espionné et tenté de discréditer la famille de Stephen Lawrence, un jeune étudiant noir victime d’un crime raciste en 1993.
Le 22 avril 1993, Stephen Lawrence, accompagné de son ami Duwayne Brooks, rentre chez lui, à Londres, lorsque cinq jeunes hommes s’approchent en scandant des slogans racistes. Ils interpellent les deux amis à proximité d’un arrêt de bus. Stephen est passé à tabac et reçoit deux coups de couteaux. Les cinq suspects sont arrêtés quinze jours après le meurtre. Faute de preuves, aucun ne sera condamné. Rapidement, les proches de Stephen dénoncent ce meurtre haineux et l’enquête bâclée de la police. Ses parents n’ont cessé de clamer que leur fils a été victime d’un double crime raciste : celui commis par ses agresseurs, d’abord, puis celui des autorités.

La campagne de soutien prend de l’ampleur, suffisamment pour inquiéter la police britannique. Dès 1993, le policier Peter Francis est missionné par sa hiérarchie pour infiltrer un groupe antiraciste. Pendant cinq ans, il côtoie les proches des Lawrence, dans le but, avoue-t-il, de « décrédibiliser la famille et les soutiens ». Dans le cadre de sa mission, il informe ses supérieurs des rumeurs sur la famille Lawrence. Le policier est également à l’origine de l’arrestation de Duwayne Brooks, accusé à tort d’avoir été impliqué dans la bagarre.

« BEAUCOUP DE CHOSES MORALEMENT RÉPRÉHENSIBLES »

Peter Francis a décidé de témoigner sous sa véritable identité à Channel 4 et au Guardian. Il dénonce les méthodes de la Metropolitan Police. « Il y a beaucoup de choses que j’ai vues qui sont moralement condamnables, moralement répréhensibles », affirme-t-il.

Le chef de la « Met », Bernard Hogan-Howe a reçu, vendredi 28 juin, la mère de Stephen Lawrence et son avocat. Ils réclament l’ouverture d’une enquête publique indépendante. L’enquête interne en cours, axée sur les activités d’infiltration de la police dans les années 1980 et 1990, va se saisir des dernières révélations des médias britanniques. « Si ces accusations sont fondées, c’est une honte et la police présentera ses excuses », a assuré M. Hogan-Howe.

Plus largement, les révélations de Peter Francis relancent le débat sur le racisme qui gangrènerait les rangs de la Metropolitan Police. La ministre de l’intérieur, Theresa May, a estimé, lundi 24 juin, qu’il fallait « purger sans pitié » les rangs de la police. Déjà en 1998, une enquête dirigée par le juge William Macpherson, faisait état d’un « racisme institutionnel » au sein de la police britannique. Ce rapport avait permis l’ouverture d’un nouveau procès pour le meurtre de Stephan Lawrence, au terme duquel deux des suspects ont été condamnés, en janvier 2012, à 14 et 15 ans de prison.

Source : Le Monde

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