Situé à près de 150 km de la capitale sénégalaise Dakar, dans la région de Thiès, près du département Kébémer, le village de Khonk Yoye est bien loin de la ville, qui grouille de monde, étouffée par la pollution. Ici, le calme est de mise. On peut même compter les habitants : 300, au total 5000 avec les cinq villages autours. Des arbres à perte de vue ornent ce petit paradis au paysage magnifique, entouré par la mer. Mais le charme naturel de Khonk Yoye cache mal la dure réalité du quotidien de ses habitants. Le village n’a ni eau courante, ni électricité, ni poste de santé, encore moins d’écoles convenables. AFRIK.COM a fait un tour dans ce village.
À Khonk Yoye
À Khonk Yoye, il n’est pas rare que l’eau vienne à manquer. Les femmes doivent alors marcher très loin pour en chercher dans le puits du village. Pour cette jeune fille de 17 ans, qui a dû abandonner ses études pour aider sa mère à subvenir aux besoins de la famille, le plus difficile dans le village c’est le manque d’électricité : « On ne peut rien faire sans électricité. Parfois ont doit tout faire pour rentrer à 17 h avant qu’il ne fasse nuit, car on n’a même pas de lampes torches de bonne qualité pour nous éclairer ». « Les enfants doivent parcourir deux kilomètres à pieds pour aller à l’école », rouspète cette mère de famille de huit enfants, qui en a perdu deux qui étaient de bas-âge. « Ceux qui sont en classe de lycée doivent trouver, eux, un logement près du lycée, qui est en ville et bien éloigné du village. Les autorités nous ont abandonnés et oubliés. Ils viennent ici faire campagne pour qu’on vote pour eux, et ensuite, plus rien », fustige ce jeune homme en classe de terminale.
Pour survivre, les habitants de Khonk Yoye vivent essentiellement de la pêche. Les hommes cultivent aussi des légumes, ou du riz. Parfois certains n’hésitent pas à se rendre dans la capitale pour tenter de subvenir aux besoins de leur famille. C’est le cas de Mbaye, grand de taille : « Je vais à Dakar pour tenter de petits business qui marchent. Je m’intéresse à tout ce qui peut m’apporter de l’argent, en dehors du vol, et me permet d’aider ma famille ».
Face à leurs rudes conditions de vie, une journée de consultations médicale gratuite a été organisée samedi 20 décembre 2014, pour la première fois dans le village. De 7h à 18h, une dizaine de médecins bénévoles ont examiné au moins 800 personnes, à tour de rôle, issues aussi des villages alentours, leur fournissant des médicaments et conseils. Mais d’abord, avant de pouvoir accéder à la consultation, il faut se laver les mains avec du savon à l’entrée du village, par mesures d’hygiène. Un ambitieux projet mis sur pied, en à peine trois semaines, à l’initiative d’Abdoulaye Diop, natif du village et guide touristique à l’île de Gorée. Sa démarche n’aurait pu aboutir sans l’aide capitale de Mina, conseillère en communication, et Abdoulaye Diehdiou, qui ont tous deux mis en place la logistique pour la réussite de l’évènement. Ce sont aussi eux qui ont convaincu les sponsors tels que l’Africaine de l’automobile, Ford, ou encore la marque de savon Amélia pour soutenir et financer le projet.
Commentaires
commentaires