« C’est sur le corps des femmes que se fait la guerre » Thierry Michel. Chaque jour, en RDC, on recense entre 1 100 et 1 152 viols dans le pays soit quasiment 48 viols par heure. Cet acte infâme a d’ailleurs été reconnu comme arme de guerre, les soldats l’utilisant contre la population afin d’instaurer et de maintenir un climat de terreur.
L’horreur débute à 13 ans, âge à partir du quel chaque femme peut craindre d’être enlevée et/ ou violée. A 13 ans, on est censé s’inquiéter de la poussée de ses seins plus que de savoir si on réussira à traverser la rue sans qu’un homme nous force à avoir des relations sexuelles avec lui. L’horreur n’a pas de limite, car même une femme de 70 ans peut être victime de ses atrocités et avec l’avènement des enfants soldats , et même sans on constate que les soldats se mettent même à violer des enfants de moins de douze mois ou plus ainsi que des hommes. Toute la population peut être touchée par ce fléau. Ces viols ont lieu lors d’enlèvement ou publiquement, des fois devant les enfants ou les maris qui, impuissants, doivent assister à la scène sans rien dire de peur de faire massacrer toute a famille. Le but ? Créer et maintenir la peur, détruire le tissu social. On a peur de sortir de chez soi, on n’envoie plus les enfants à l’école et on évite d’aller faire le marché. L’Est est sûrement une des régions les plus touchés du fait de sa proximité avec le Rwanda. En effet, les soldats des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) y sévissent et sont adeptes de ce genre de comportement. Cependant, ce ne sont pas les seuls, les forces de l’ordre congolaise s’en prennent aussi aux civils ainsi que les combattants du M23 ainsi que les combattants maï-maï. Pour être exact, l’horreur a commencé en 1998 avec la « Première guerre mondiale africaine », guerre qui s’est terminée en 2002 officiellement sans pour autant que l’état de droit soit instauré partout, donnant ainsi lieu à des dérives.
Dans les faits, on apprend de certaines rescapés que certains d’entre elles pouvaient être violées jusqu’à dix fois par jour. Cependant, si cela ne s’arrêtait « qu’à cela », elles pouvaient s’estimer heureuses. En effet, on nous rapporte qu’une fois kidnappées, on éliminait celles qui faisaient moins de 50kg. Si la victime se débattait, elle était exécutée et ses co-détenues devaient souvent l’enterrer encore vivante. Les femmes enceintes étaient enterrées vivantes afin de rendre la terre fertile, sous les yeux des autres. Certaines se voyaient faire trancher les seins pour que les guerriers les mangent selon une croyance qui voudrait que cela leur apporte force et courage, leurs co-détenues devant encore une fois assister à ces actes barbares, regardant cette sœur d’infortune se vider de son sang et mourir lentement, très lentement. On parle en effet de rescapées pour celles qui s’en sortent, car le viol n’est pas forcément la pire partie de l’acte barbare qu’on leur fait fait subir, en effet certains soldats tirent des balles dans le sexe des victimes, y font couler du fuel avant d’y mettre le feu, le découpe au rasoir avant de l’exhiber fièrement,… et d’autres infamies, affronts faits au corps si similaire à celui qui les a mis au monde. Le vice peut aller plus loin, car certains soldats infectent volontairement les femmes du sida.
Un homme se bat contre cette situation, le docteur Mukwege, l’homme dont parle le documentaire « L’homme qui réparait les femmes », gynécologue qui s’occupe des femmes ayant subi les viols. Il dénombre 2 500 femmes recousues par ses soins par an, en 2004 c’était 4 000 par an. Cet homme alterne bloc opératoire et conférence à l’international pour faire connaître la situation actuelle du pays et de ces femmes qui sont victimes de la barbarie des hommes. Actuellement, à l’Est du pays, un tribunal militaire financé par l’ONU se tient afin de juger les militaires et autres coupable de ce crime de guerre. Les femmes y viennent, masquées par une sorte burqa afin de cacher leur identité en cas de représailles. Beaucoup trop peu de victimes témoignent par peur de représailles, par honte ou pour ne pas être exclues de son village. Beaucoup de procès n’aboutissent jamais, on condamne souvent des non-gradés, cependant, ce procès étant financé par l’extérieur, il y aurait plus de chances que d’habitude pour que les condamnations soient réelles et équitables. Il paraît important pour la reconstruction des victimes que leurs agresseurs soient jugés et condamnés.
NegroNews
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