• Accueil
  • >
  • ACTUALITÉ
  • >
  • [INSPIRATION] LE BOTSWANA A L’AMBITION DE DEVENIR LE PROCHAIN « HUB NUMÉRIQUE » DE L’AFRIQUE AUSTRALE

[INSPIRATION] LE BOTSWANA A L’AMBITION DE DEVENIR LE PROCHAIN « HUB NUMÉRIQUE » DE L’AFRIQUE AUSTRALE

Avec à peine 2 millions d’habitants pour un territoire presque aussi grand que la France, le Botswana ambitionne de devenir le prochain hub numérique de l’Afrique australe. Pour cela, le gouvernement voit les choses en grand en investissant cent millions de dollars pour faire sortir de terre d’ici 2016 un parc technologique qui sera situé à quelques minutes en voiture de l’aéroport de Gaborone, la capitale. Incubateur de start-up, centre d’affaires, unités de R&D, services de support pour les investisseurs étrangers… Le tout réparti sur plus de 50 hectares. Un pari ambitieux pour ce pays dont l’économie reste très largement tributaire de l’élevage et de l’exploitation des matières premières.

C’est à Gaborone que je me rends pour partir à la rencontre du Botswana Innovation Hub dans le cadre du projet #TECHAfrique. Il s’agit d’un incubateur numérique lancé en 2008 pour aider l’économie locale à se diversifier. Mais comment stimuler et encourager la création de startups innovantes dans un pays dont la population est deux fois moins nombreuse que l’agglomération de Johannesburg ? Surtout lorsque l’on sait que la clé du succès pour une start-up est de séduire continuellement de nouveaux marchés ?

Proximité avec le géant sud-africain

Pour le Botswana, la voie est étroite et ne peut passer que par l’international. « C’est précisément notre défi et notre volonté », m’explique-t-on au Botswana Innovation Hub. Pour accélérer l’innovation sur son territoire, Gaborone souhaite attirer les meilleurs développeurs africains et les accompagner dans la création de startups. Le pays dispose de plusieurs atouts : infrastructures solides, insécurité inexistante, très faible niveau de corruption, qualité de vie remarquable et proximité immédiate avec le géant marché sud-africain.

Je rencontre le même jour une start-up accompagnée par le Botswana Innovation Hub, Modisar, qui vient de lancer une application qui aide les éleveurs botswanais à optimiser la gestion de leur cheptel. « C’est simple, on compte plus de têtes de bétail que d’humains au Botswana, plaisante Thuto Paul, le fondateur de Modisar. Il y a encore deux ou trois ans, il n’y avait pratiquement aucune start-up au Botswana, personne ne parlait d’entrepreneuriat tech. Et encore aujourd’hui, lancer une start-up apparaît comme une aventure très risquée et est parfois déconseillé. »

Thuto a remporté une compétition en faveur de l’entrepreneuriat social et innovant organisée par l’opérateur français Orange, qui est très présent au Botswana. « Montrer que l’entrepreneuriat peut être synonyme de reconnaissance et de succès peut encourager les jeunes Botswanais à vaincre leur peur de l’échec », conclut Thuto, confiant dans la capacité de son pays à faire émerger rapidement une scène Tech digne de ce nom.

Le « Made in Botswana »

Quelques jours plus tard, j’ai rendez-vous avec Tshepang Chilume pour une interview dans le centre-ville de Gaborone. Tshepang est une femme entrepreneur représentative de la société civile. Elle n’a qu’une obsession : s’appuyer sur les TIC pour renforcer l’entrepreneuriat social et féminin au Botswana. Apprendre à coder aux jeunes filles, faire se rencontrer entrepreneurs du web et jeunes étudiants…

Tshepang organise régulièrement des rencontres à Gaborone et à l’intérieur du pays. Mais cette tâche reste compliquée du fait de la quasi-absence de communautés structurées pour relayer le message dans tout le pays.

« Construire d’immenses parcs technologiques est très utile. Car il nous faut des infrastructures puissantes et une image de marque sur le plan international. Mais sans un travail sur le terrain, sans efforts de sensibilisation ville par ville sur la transformation sociale que permet le numérique, la jeunesse ne se sentira pas impliquée. Et nous passerons à côté de vraies opportunités. »

Un travail de longue haleine mais nécessaire pour faire émerger une future scène Start-up « Made in Botswana », qui serait capable, peut être un jour, de faire de l’ombre à Nairobi ou Cape Town.

Source: Samir Abdelkrim http://www.lemonde.fr/afrique:lma/article/2015/01/20/le-botswana-se-reve-en-terre-d-innovation_4559885_3212.html#aYIwDucbEtGM1vER.99

Commentaires

commentaires

  • facebook Facebook
  • googleplus GooglePlus
  • twitter Twitter
  • linkedin Linkedin
  • linkedin Telegram
Précédent «
Suivant »